Tom Wesselmann, une histoire du Pop Art

Le Pop Art naquit après la seconde guerre mondiale, dans les années 50, en Amérique. Le terme Pop Art implique un aspect populaire, accessible à un large public, éphémère, peu coûteux, produits en masse et facilement remplaçable. 

 

On reconnait facilement les œuvres de ce mouvement qui use de biens de consommations populaires, comme les boites de conserves, les bouteilles de coca-cola, les cigarettes, l’alcool, …, ou de personnalités célèbres et emblèmes de l’époque. Andy Warhol est un des fondateurs de ce mouvement avec les Campbell’s Soup Cans de 1962 ou son fameux Shot Sage Blue Marilynde 1964.

 

Dès ses débuts, le Pop Art se veut désacraliser l’œuvre d’art, en présenter une nouvelle vérité celle d’un art populaire et compréhensible par un grand monde. Les artistes vont utiliser des techniques plutôt réservées à la production industrielle pour leurs œuvres, comme la sérigraphie ou le collage. Le mouvement choque le monde de l’art, notamment par le fait que les œuvres peuvent être produites par centaines à partir d’un modèle. Le Pop Art intègre également des œuvres allant vers l’humour et la provocation comme Welcome (1963), l’œuvre de Marjorie Strider qui offre une œuvre proche de la BD, les lèvres rouges et pulpeuses sont accentuées par un relief.

 

Tom Wesselmann naquit en 1931, à Cincinnati aux États-Unis. Son parcours démarre avec des études de psychologie. Appelé à rejoindre le combat pendant la guerre de Corée, il étudiera l’interprétations de photographie aérienne et débute sa création au travers d’œuvres satiriques sur la vie militaire. De retour au pays, il intègre la Cooper Union à New-York pour étudier le design, la peinture et les arts. Ses premières œuvres de 1959 sont le fait de moins limités : peinture, feuille morte, paquet de cigarette, … les thématiques sont celles qu’il « poursuivra » toute sa vie : l’Humain, les intérieurs et les paysages. 

Tom Wesselmann expose rapidement ses premières œuvres. En 1961, il débute sa fameuse série des Great American Nudes. Les couleurs seront souvent vive, voire très vive, et usant des couleurs primaires : le bleu, le jaune et le rouge. Il y utilise des symboles qui mettent en avant le fameux rêve américain : dans le Great American Nude #34, de 1962, ici présenté offre le fameux drapeau américain, les couleurs, la télévision et son programme américain, le téléphone et ce corps nu formé mais aux yeux inexistants. Cette œuvre va être animé grâce à un petit oiseau à piles qui va offrir du mouvement et de la vie à cette œuvre.

En parallèle, en 1962, Wesselmann offre dans sa seconde exposition à la Green Galerie sa nouvelle série : Still Lifes. Cette série regroupe des natures mortes où sont incorporés des objets réels. Dans le Still Life #21 de 1962, l’artiste reprend des éléments de natures mortes de la culture américaine comme les milkshakes et le pain de mie qui coexistent avec un carré pour poser le plat et surtout les boutons et la poignée de la gazinières qui sortent de l’œuvre dans l’idée d’intégrer plus encore le spectateur dans l’œuvre

Il change d’atelier pour un espace plus grand en 1963, il est dans un entre-deux : les premiers succès sont passés et l’incertitude de l’avenir le fait faire une psychanalyse. A cette époque, l’aspect érotique de son art prend de l’ampleur. 
La roue déjà tourne à nouveau : son œuvre Great American Nude #2, de 1961, est acquise par le MoMA, une véritable reconnaissance, une consécration pourrais-t-on dire. Après cette reconnaissance, ses œuvres vont être allègrement présentés dans des expositions, notamment à Washington puis à Londres. Il poursuite son œuvre avec ses fameux Still Lifes où il va créer des assemblages mêlant peintures et objets bien réels comme une télévision ou une radio, voyez donc le Still Lifes #38 de 1964.

En 1964, il expose à New-York aux côtés de figures importantes du Pop Art comme Roy Lichtenstein ou Andy Warhol. Il s’essaye à une nouvelle technique : l’assemblage de toiles mises en forme et le plastique moulé.

Il développe une nouvelle série en 1967 : les Smokers. Il représente des bouches qui fument, les lèvres, les dents et la fumée en sont très travaillées : le Smokers #8 de 1973 en représente bien l’esprit. 

En 1972, il réalise deux œuvres aux dimensions assez monumentales de la collection Still Life. L’idée est simple reprise de la forme de l’objet présenté et posés debout comme élément du décor, un ensemble surprenant, comme vous le verrez dans le Still Life #59.

Après des années de quêtes il finit par explorer le métal en tant que matière et pièce de son œuvre. Il découpe l’aluminium, de l’acier qu’il va émailler pour lui donner de la couleur sur la tranche. Admirons le détail de sa représentation de la salle de bain des années 60.

En 1983, Tom Wesselmann nous offre un autoportrait (Self Portrait While Drawing). Faisant usage s’une toile mise en forme, il nous offre une de ses réalités : il dessine à partir d’un modèle féminin, on le devine au vu des seins que la forme de l’œuvre nous laisse apercevoir.

Au début des années 80, Wesselmann inaugure sa dernière série avec un clin d’œil à Matisse et Picasso dont les références se font grand jour dans Sunset Nude with Matisse Apples de 2003.

Tom Wesselman meurt le 17 décembre 2004.

La richesse de l’œuvre de Tom Wesselmann reste à découvrir. Les associations de matières ou d’objets avec des objets réels, quoique inanimés, sont une belle découverte d’œuvres qui sont amusante au premier regard mais qui ont une signification, une réalité, une critique, la société de l’époque déposée sur la toile.