Gabriele Münter

Gabriele naquit le 19 février 1877 à Berlin, dans l’Empire Allemand. Son père décède en 1886 et sa mère en 1897. Malgré tout, elle semble avoir connu une prime jeunesse dans un univers de liberté qui la poussera tôt à une certaine indépendance. Elle profite de cours de dessin avant d’intégrer, en 1897, les cours d’une école d’art privée pour dames à Düsseldorf.
En 1898, accompagnée de sa sœur Emmy, elle se rend aux États-Unis pour une période de deux ans pour visiter une partie de sa famille et parcourir ce lointain pays pour les deux jeunes allemands d’alors. Les deux femmes visitent plusieurs états où elle prend quelques centaines de photographie. Gabriele s’intéressera à bien des formes d’art au cours de son existence. Son Autoportrait (1909-1910), présume de la grande artiste en devenir.
De retour en Allemagne, elle s’installe à Munich en 1901. L’envie d’apprendre toujours présente mais limiter par son genre, elle intègre une école fondée par Vassily Kandinsky.
Elle suit son maître dans les Alpes dans le village de Murnau, à l’été 1902. Ils deviennent intimes mais n’afficheront leur relation que plus tard, du fait de leur statut non marital, assez peu existant au début du XXème siècle.
Jusqu’en 1908, Gabriele et Kandinsky voyagent entre la Tunisie, l’Italie, la Suisse, Berlin et Paris. La technique de Gabriele est fort intéressante sur Parc en automne (1906).

Gabriele et ses débuts à Paris

En ce début de siècle, l’art naît, vit, évolue et se transforme à Paris. On y retrouve nombre d’artistes, de groupes, de formes d’art. Gabriele et Vassily arrivent à Paris en mai 1906. Le couple s’installe à Sèvres, où elle va pouvoir exercer son talent en ouvrant la fenêtre : Vue par la fenêtre à Sèvres (1906). De la fenêtre jusqu’à la colline de Saint Cloud, l’œuvre nous emporte dans un hiver ayant dépouillé les arbres mais où la couleur de la palette donne souffle de vie aux bâtiments et à l’horizon. Cette œuvre sera exposée au Salon des Indépendants de 1907, une première dans sa carrière.

En novembre de la même année, Gabriele loue une chambre seule. Dans cet immeuble, elle fait la connaissance du couple Stein, des collectionneurs, chez qui elle peut contempler des œuvres de Bonnard, Gauguin, Cézanne et d’Henri Matisse. Parallèlement, elle travaille la peinture et le dessin à partir de modèle vivant à l’Académie de la Grande-Chaumière. La jeune artiste devient amie avec les peintres célèbres de l’époque. Le séjour à Paris lui permet également de se perfectionner dans le domaine de la gravure, l’exemple de la linogravure couleur représentant Kandinsky (1906) est un bel aperçu de ses compétences en la matière.