L’œuvre d’Aristide Maillol est approchée tous les jours par des centaines de personnes qui traversent le Jardin des Tuileries. En effet, André Malraux décide, en 1965, d’installer des œuvres de l’artiste dont Dina Vierny, muse de l’artiste, fit don. Les silhouettes féminines trouvent leur place au sein de ce lieu chargé d’Histoire qu’est le Louvre, Palais rassemblant des merveilles d’art.
Les débuts d’un artiste
Le 8 décembre 1861 naquit Aristide Maillol, il est le cinquième enfant de Raphael Maillol, négociant en tissu et propriétaire de vignes.
En 1882, il rejoint Paris pour intégrer l’École des Beaux-Arts. Après plusieurs échecs, il finit par y rentrer dans la section Peinture et Sculpture en 1885, il a 24 ans. Il suit le cours de dessin de Gérôme, échouera finalement dans le cours de nu d’Adolphe Yvon, qui aura une influence sur sa carrière et notamment sur ses sculptures à venir. Il rencontre à cette époque Antoine Bourdelle qui le soutiendra et le poussera lors des moments de difficultés.
Il est alors artiste peintre sous influence du Quattrocento, avec un goût prononcé pour le décoratif.
Alors qu’il côtoie Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Maurice Denis et qu’il rencontre Paul Gauguin, il s’intéresse à la tapisserie et ouvrira un atelier dans sa commune natale, Banyuls-sur-Mer, en 1895.
Autoportrait - Auguste Maillol (1884)
La sculpture
Travaillant dans son atelier, il fait la rencontre de Clotilde Narcis, qui est l’une de ses brodeuses. La rencontre est fondamentale pour l’artiste, il l’épouse le 7 juillet 1896. Le 30 octobre de la même année naquit Lucien, son fils unique qui deviendra peintre.
Clotilde Narcis - Aristide Maillol (1894)
L’artiste se tourne exclusivement vers la sculpture en 1900, une sculpture féminine car il évoque le fait que le modèle masculin est plus coûteux. Dès lors, il évoque clairement son objectif : « Ce que je veux, c’est que la jeune fille de qui je modèle la statue représente toutes les jeunes filles. » (Aristide Maillol). Il aime le modèle aux formes généreuse, méditerranéen et harmonieux.
L’artiste se penche sur la sculpture d’une femme accroupie. Prenant son épouse Clotilde comme modèle, il va créer l’une de ses plus fameuses sculptures, dont la beauté, la simplicité et la sincérité sont raisons du succès. Le premier plâtre est présenté en 1905 au Salon, il aura un grand succès, André Gide en dira : « Elle est belle, elle ne signifie rien ; c’est une œuvre silencieuse.Je crois qu’il faut remonter loin en arrière pour trouver une aussi complète négligence de toute préoccupation étrangère à la simple manifestation de la beauté. ».
Cette œuvre séduira également le Comte Henry Kessler, qui dès lors deviendra son mécène.
Méditérannée - Aristide Maillol (1905)
La quête d’idéal
Un artiste trouve son inspiration dans ce qui l’entoure, de la société dans laquelle il évolue. Il est, cependant, primordial pour son œuvre d’avoir une muse. La muse a un rôle prépondérant dans nombre d’œuvres qui furent crées, c’est le cas pour Aristide Maillol. En effet, ces premières sculptures sensées représentées toutes les jeunes filles auront pour base son épouse, Clotilde.
Il trouvera d’autres inspiration, notamment dans les années 1920, pour servir de base à ses futures sculptures : Thérèse est une domestique espagnole qu’il recrute car elle incarne l’idéal qu’il cherche tant. Vous pourrez admirer ce dessin de son dos ci-dessous.
Le dos de Thérèse - Aristide Maillol (1920)
En 1907, Maillol évoque son désir d’idéal en ces termes : « Quand j’aurais trouvé le modèle qui me va tout à fait, je resterai dessus quatre ou cinq ans, à faire une statue. C’est comme ça qu’on fait de belles choses, c’est comme ça qu’ont fait les Grecs. »
Il faut attendre 1934 pour que l’idéal se présente enfin : Maillol rencontre Dina Vierny alors âgée de 15 ans. Elle sera sa dernière muse. D’elle, il réalisera de grandes sculptures : L’Air, La Montagne, La Rivière.
La Montagne - Aristide Maillol (1937)
Le 15 septembre 1944, en voiture avec le Docteur Nicolau, il a un accident de voiture qui le blesse à la mâchoire, il décède le 27 septembre. Maillol travaillera avec des Allemands et sera mis en avant par le Gouvernement de Vichy, ce qui le desservira.
Alors qu’il n’est plus, son œuvre est jugée comme l’aboutissement d’une longue tradition qui n’intéresse plus.
Cependant, sa dernière muse, Dina, aura à cœur de le réhabiliter. Après avoir fait don d’œuvres pour le Jardin des Tuileries, elle crée une fondation avec pour objectif de faire connaître et de faire vivre l’œuvre d’Aristide Maillol. En 1995, la mission de Dina aboutit à la création du Musée Maillol à Paris.
La Vague - Aristide Maillol (1894)
Cette chronique est liée à l’exposition du musée d’Orsay sur l’artiste mais n’est guère suffisante pour en présenter toutes les facettes, je vous invite donc à vous rendre au musée Maillol de Paris pour en apprendre plus sur ce fabuleux sculpteur.