Eugène Boudin

Nombre d’impressionnistes sont connus et représentés la Normandie dans leurs œuvres. Eugène Boudin fait partie de ceux-là. En effet, il naquit le 12 juillet 1824 à Honfleur d’un père marin et d’une mère femme de chambre. Alors âgé de 10 ans, il devient mousse à Honfleur. Son père le retire du milieu maritime et l’envoi dans le domaine de l’imprimerie puis de la papeterie. Associé dans une papeterie en 1844, il expose des œuvres d’artistes du coin ou de passage. Sans doute est-ce à cette époque qu’il se met à prendre crayons et pinceaux pour dessiner et peindre, soutenu par certains peintres de l’École de Barbizon. La Normandie et les scènes de genre feront partie de ses œuvres comme la Vue du port de Trouville au crépuscule (1885-1890).

Des débuts prometteurs

Sa carrière débute en 1851 : il obtient une bourse de la municipalité du Havre lui permettant d’aller étudier à Paris. Il entre à l’atelier d’Eugène Isabey et produit des copies d’œuvre du musée du Louvre. À cette époque la petite bourgeoisie apprécie les natures mortes. Ainsi, il va vendre des premières œuvres au Havre comme Fleurs dans un vase (1856), les gibiers, les viandes, les produits normands sont appréciés. Il fait montre d’un talent dans sa délicatesse sur les matières.

Le jeune artiste rencontre des difficultés à vivre de son art. Sa première exposition en 1857, à Paris, lui permet de commencer à se faire connaître et surtout à vendre des toiles. Il est amené à rencontrer Charles Baudelaire qui remarque ses œuvres au pastel. Ses œuvres sont disponibles chez des commerçants parisien et c’est ainsi que Gustave Courbet demande à le rencontrer. Mais plus encore, lors de ses séjours à Honfleur, il y rencontre des jeunes peintres comme Jongkind et surtout Claude Monet, à qui il donne la motivation de la peinture. Il peint les scènes qu’il rencontre comme la Fête dans le bassin de Honfleur (1862).

La carrière d’Eugène prend un tournant avec la création d’un station balnéaire à Deauville. Le succès du chemin de fer, dès 1862, emmène la bourgeoisie parisienne à Deauville, pour profiter de la mer. Eugène pense avoir trouver un filon avec des scènes montrant le monde élégant. La quête de la lumière semble présente avec des ciels présents sur une grande partie du haut des œuvres de cette époque, comme son œuvre Réunion sur la plage qui sera présenté au Salon de 1866.

Parallèlement, il fait des séjours en Bretagne après avoir épousé Marie-Anne Guédès en 1863, elle est originaire du Finistère. Il y découvre un monde qui lui est inconnu, celui des paysans attachés à leurs traditions, les cérémonies religieuses, les costumes, … Noces à l’Hôpital-Camfrout (1870-1873) illustre bien cette période de son œuvre.

Il s’intéresse également aux relations entre les personnes dans les réunions populaire comme celle des Marché en Bretagne (1870).

Scènes de plages

Finalement, c’est peindre des figures humaine dans la lumière d’une nature, notamment la plage, qui intéresse Eugène. Ses premières scènes de plage sont avant tout des œuvres techniques, descriptive, précises. La Plage de Trouville de 1863 montre bien cette première phase.

Sur les œuvres suivantes, il traite les figures humaines de façon abstraites, flous, abandonne progressivement les contours pour une peinture plus claire plus fluide où la lumière prend la première place, où le sujet devient un prétexte pour la représentation de la lumière, voyons cette nouvelle phase avec Crinolines sur la plage (1866).

La mer et les bateaux

Comme tout peintre de passage en Normandie, Boudin va peindre des scènes de mer avec vue de bateaux comme Trouville, les jetées, marée haute de 1890. Comme à son habitude, il travaille énormément la lumière et nous propose le reflet d’une belle chaloupe qui fait de l’œuvre un spectacle vivant.

En août 1894, il rajoute de la vie à ses scènes de mer : Laveuses au bord de la Touques. Scènes de la vie courante, Eugène la peint par touche ajoutée et en laissant les figures humaines abstraites pour contraster avec le large.

Vers l’impressionnisme

En 1874, il se déroule le Salon des impressionnistes où Eugène expose quelques-unes de ses œuvres. On le considérera comme le chef de file, le père de l’impressionnisme et il est exact qu’il a encadré et donner leur chance à certains des peintres de l’impressionnisme. Très doué pour peindre les paysages en gris, il ajoute un soleil couchant dans une formidable composition représentant Étretat : Étretat, la falaise d’aval au soleil couchant (1890).

Ayant vieillit, Boudin part dans le sud pour profiter d’un temps plus clément. En 1892. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur. Il voyage à Venise pour y trouver une nouvelle inspiration.
Bien des années après avoir peint ses premières scènes de plage, Eugène en peint une nouvelle dans un style différent : Deauville, Juliette sous la tente (1895). Juliette n’est autre que la compagne de l’artiste.

Alors à Paris, en 1898, il demande à retourner à Deauville dans sa villa pour mourir face à la mer. Il y décède le 8 août 1898.