Colonne de la Grande Armée

Le 21 septembre 1792, la République est proclamée. Engagée depuis quelques mois, la guerre contre la Prusse va devenir une coalition à la suite de l’exécution du Roi Louis XVI, le 21 janvier 1793. Parmi les coalisés, l’on trouve le Royaume-Uni avec à sa tête le Roi Georges III. Le Général Bonaparte finit par battre l’Autriche en Italie et le Général Moreau défait l’Autriche à Hohenlinden. Les Autrichiens se retirent donc de la coalition. Le Royaume-Uni finit par être isolé du fait des victoire de la jeune République Française et va donc finir par négocier la paix. Le 25 mars 1802, la paix est signée à Amiens mais elle sera de courte durée.

 

Vers l’Angleterre

Entre temps, en France, la Révolution se termine avec un coup d’état en 1799. Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et fonde le Consulat, dont il occupe la première place. Dans les faits, la Paix d’Amiens comporte en son sein les raisons de sa rupture. En effet, la France est en position dominante et va réclamer la restitution de nombre de ses possessions d’avant le conflit. D’autres problèmes vont survenir :  Malte, qui fut prise par Bonaparte au début de son expédition égyptienne, n’est pas restituée à la France ; les troupes françaises présentes en Hollande devaient se retirer ce qui ne fut jamais fait. Ajoutons à cela, les émigrés qui se réunissent pour organiser le retour à la monarchie par Louis XVIII. 
Le 13 mai 1803, la rupture est consommée, l’Ambassadeur anglais quitte Paris. Le 23 mai 1803, la France déclare la guerre à l’Angleterre.

 

Camp de Boulogne-sur-Mer

Le Premier Consul de la République, Napoléon Bonaparte, est convaincu de la nécessité d’une invasion de l’Angleterre : « Nous avons dix siècles d’outrage à venger. », écrit-il le 12 novembre 1803 au Général Augereau.
Napoléon est convaincu de ses chances de débarquer et vaincre l’Angleterre rassemble les meilleures forces françaises dans le nord de la France en vue du débarquement. Le Camp de Boulogne-sur-Mer naquit à cette époque. Plusieurs dizaines de milliers de soldats y sont rassemblés. Le Général Michel Ney est nommé commandant du 6ème corps. Il réside entre 1803 et 1805 dans l’hôtel de Souquet-Marteau, à Étaples-sur-Mer.
 

Le Premier Consul puis l’Empereur Napoléon, viendra souvent inspecter les travaux du camp de Boulogne et logera le 29 juin 1803 et le 1er janvier 1804 au sein de l’hôtel de Souquet-Marteau à Étaples-sur-Mer.
L’armée des côtes de l’Océan compte à son plus fort niveau 200 000 hommes rassemblés sur trois camps : Bruges, Boulogne et Montreuil (dont une partie des hommes du Maréchal Ney étaient à Étaples). 
Le 16 août 1804, Napoléon est en visite au camp de Boulogne et a lieu la première distribution de Légion d’Honneur.

L’armée est entrainée pendant deux années, les travaux concernant la création de forts, l’agrandissement des port ne semble jamais s’arrêter. 
La nouvelle coalition qui se forme contre l’Empire Français voit l’armée quitte le camp le 29 août 1805 pour la Campagne d’Allemagne, menant à la victoire d’Austerlitz sur les forces australo-prussiennes.
Malgré tout, le projet d’invasion de l’Angleterre reste présent dans l’esprit de Napoléon et la Camp de Boulogne va donc subsister. En 1806, les camps doivent être en capacités d’accueillir plus de 50 000 hommes.  Les fortifications et ouvrages militaires y furent nombreux peu ont subsistés. Sur les hauteurs de Boulogne-sur-Mer l’on peut voir une poudrière construite en 1804. Pouvant contenir 12 tonnes de poudres, elle est de construction classique pour l’époque.

En 1811, l’Empire est à son apogée et semble invulnérable mais l’Empereur n’a pas oublié son vieux plan et nomme son fidèle Maréchal Ney à la tête d’une armée à Boulogne. L’histoire ayant ses raisons, l’invasion de l’Angleterre n’aura jamais lieu mais le camp ne sera pas pour autant oublié des mémoires, en partie, grâce à la Colonne de la Grande Armée.

 

Colonne de la Grande Armée

Loyaux et honorés par leur Empereur, les soldats font le vœux d’ériger une Colonne en l’honneur de l’Empereur Napoléon, ils y sacrifieront quelques jours de leur solde. L’architecte Éloi Labarre est chargé du projet. La première pierre de la colonne est posée le 9 novembre 1804.

Avec la chute de l’Empire, la colonne et ses sculpture symbolisant Napoléon pose problème et elles seront détruite, exception faite aux lions qui ne symbolise pas directement l’Empereur.

L’empereur doit disparaître et l’on va coiffer la colonne d’un globe royal. Il faut attendre la monarchie de Juillet pour que Napoléon soit réhabilité et que le projet initial aboutisse avec l’érection de la statut de Napoléon en haut de la colonne, en 1841. Malheureusement la statue de l’Empereur en costume de sacre est abimée et le Général de Gaulle prend la décision de la remplacer par une statue de l’Empereur en « petit caporal »,tel que la légende retiendra Napoléon.

Les côtés du piédestal présent des reliefs en bronze qui représentent l’histoire de cette colonne. Ils sont entourés par des emblèmes figurant les armées impériales. Le bronze de présentation du plan de la colonne à l’empereur, présenté plus haut, accueilles-en son coin inférieur droit un Sphinx aux traits de l’Empereur. Le monogramme de l’Empereur est généreusement place sur le monument.

Ce monument offert pour l’Empereur par ses soldats va finalement les honorés eux-mêmes et faire vivre leur mémoire, la mémoire d’une troupe nommée par la suite la Grande Armée.