Toulouse, une histoire en quelques dates

VIème siècle av. JC : les Celtes provenant du Massif Central parviennent sur les terres de la Toulouse actuelle

Avec l’arrivée des Celtes, la ville devient importante en cela qu’elle est la capitale des Volkes Tectosages. Les gaulois n’étaient pas une peuplade obscure mais bien un peuple éclairé comme peut en témoigner le détail du petit sceau (présent au Musée Saint-Raymond de Toulouse) qui fût trouvé dans le sol de Toulouse, nous offre une plongée dans une époque bien éloignée. Vingt-sept siècles plus tard, il est indispensable de regarder vers l’arrière pour comprendre la ville dans son histoire.

106 av JC : Tolosa intègre la République Romaine

Toulouse était la vassale des Arvernes. Quintus Servilius Caepio conquiert la ville, et la pille, en 106 av. JC. Les Tolosates sont soumis par la force et la cité devient une colonie romaine.
Outre l’or et l’argent des impôt, nombres de Tolosates devront combattre sous les ordres de César en 56 av. JC. A la suite des victoires de César, Tolosa n’est plus seulement une colonie, elle devient réellement romaine.

250 : Saturnin qui refuse de participer à un sacrifice païen deviendra un martyr

Ville de commerce, Tolosa a dû voir apparaître rapidement les prêcheurs de la foi chrétienne. Selon la légende, Sernin ouSaturnin est envoyé par le Pape Fabien pour évangéliser. Il arpente le sud de la France, en descendant jusqu’à Pampelune et sur le voyage du retour, il s’arrête à Tolosa. Passant devant le grand temple de la ville, Saturnin refuse à des prêtres païens d’honorer l’Empereur en sacrifiant un taureau. Il sera donc attaché au taureau, le taureau courant Saturnin aurait eu la tête brisée sur les marches du temple et le taureau aurait abandonné le corps de Saturnin dans la bien nommée rue du Taur. Il aurait été inhumé sur place et l’aurait bâti un lieu de culte qui au fur et à mesure du temps à évoluer : la Basilique Saint-Sernin. Ses prétendues reliques sont détenues dans reliquaire au sein de la basilique.

 

418 : Toulouse capitale du royaume des Wisigoths, capitale de rois chrétiens

Quelques décennies avant la chute de l’Empire Romain, les barbares attaquent partout. Toulouse n’est pas en reste d’attaques diverses. Venus d’Italie et après avoir pris Narbonne, Toulouse est prise en 413 par les Wisigoths. Le Roi Théodoric Ier fait de Toulouse la capitale de son royaume Wisigoths en 418. La Cour des Wisigoths semble avoir été opulente et la ville en a bénéficiée, avec notamment l’érection d’un grand palais pour les Rois. Seule relique de l’Empire Romain, la religion chrétienne a pu poursuivre son chemin. Toulouse restera capitale de ce royaume jusqu’à sa chute en 507, lorsque le Roi Alaric II est défait par Clovis. 

852 : Raimon Ier devient Comte de Toulouse

Charlemagne fait de la ville la capitale d’un comté autonomie mais vassal. Les comtes vont et viennent au grès des humeurs et des actions royales. Raimon Ier, un fidèle de Charles le Chauve va prendre la suite de son frère Béranger, devient Comte de Toulouse en 852. Le Comte réussira à protéger Toulouse durant le siège sans victoire des Normands en 864.

1070 : début de la construction de la Basilique Saint Sernin

Le chef d’œuvre de Toulouse est issu de l’art roman. La basilique Saint-Sernin, la troisième sur cet espace, sera agrandie et mise au goût de l’époque faite de merveilles d’architectures. Élevée au-dessus du corps martyr de Saint Sernin (Saturnin), l’édifice ne pouvait qu’être extraordinaire. 

1096 : Le Pape Urbain II visite Toulouse

« Dieu le veut ! », c’est par cette formule que la Pape Urbain II lance l’appel à la Première Croisade en Terre Sainte. Venu s’assurer du soutien du Comte Raymond VI de Toulouse, Urbain II fait une entrée solennelle entourée de sa nombreuse suite pontificale. Le Pape profite de sa visite pour consacrer l’abbatiale de Saint-Sernin au culte.

 

1189 : les capitouls administrent la ville

Raymond V devient Comte de Toulouse, Duc de Narbonne, marquis de Gothie et de Provence, en 1148. Le Comte fait face à ses vassaux dont les Trencavel (Roger Ier, vicomte d’Albi et de Carcassonne), la ville de Toulouse n’est pas en reste et se défend. La guerre se déplace envers le Roi Henri II d’Angleterre et la fameuse Reine Aliénor d’Aquitaine, qui possède des droits sur le comté de Toulouse. Alors que le Roi Richard Cœur de Lion d’Angleterre conquiert moult possessions de l’albigeois, il menace la cité de Toulouse dont la population reste fidèle au Comte Raymond V malgré la tourmente de la guerre. La loyauté de la cité sera récompensée par une consolidation de l’indépendance de l’administration de la ville. En effet, déjà en 1147, un conseil de 24 consuls détenait le pouvoir sur la cité et parmi eux six notables formaient un conseil, ou chapitre (capitulum).
En 1189, le six est clairement abouti et au somme de ses prérogatives : 12 capitouls dont six pour les six quartiers de la cité (la Daurade, le Pont-Vieux, la Dalbade, Saint-Pierre, Saint-Étienne et Saint-Romain) et six pour le bourg (Saint-Pierre-les-cuisines, les Crozes, Arnaud-Bernard, Pozonville, Matabiau et Villeneuve). Chaque capitouls détient des pouvoir de justice, de police, règlementaire, … Les capitouls bâtissent leur Maison Commune à l’emplacement même de l’actuel Capitole. Détail intéressant, l’actuel capitole possède sur sa façade centrale huit colonnes pour honorer les huit capitouls (réforme de leur nombre en 1438).

1209 : Le Pape Innocent III lance la Croisade contre les Albigeois

La pratique cathare s’étant fortement répandue dans le sud de la France, les Papes firent demander aux seigneurs du sud leur aide pour faire cesser la révolte contre le pouvoir pontifical. Le Comte Raymond V ouvertement contre les cathares meurt en 1194. Raymond VI lui succède mais n’est pas pourvu du même grief contre les cathares et se refuse à leur faire la chasse. Le 10 mars 1208, le Comte Raymond VI fut excommunié, perdant ses états, l’évènement est immense pour le Comté de Toulouse qui en conservera le souvenir par un peinture réalisée bien plus tard au sein de son Capitole. Pour les retrouver, il lui faudrait expulser les hérétiques de ses terres sans ménagement. En juin 1209, Raymond VI finit par revenir dans le giron de l’Église et participer à la dure Croisade contre les hérétiques.

 

1218 : Simon de Montfort meurt à Toulouse

Après avoir mené à la victoire la croisade contre les hérétique notamment fixés à Albi, Montfort aura réussi à prendre le pouvoir dans le sud et notamment à Toulouse. La ville ne lui sera jamais réellement fidèle, attendant le retour de son Comte légitime. Raymond arrive à proximité de Toulouse et y établit le siège. Le 25 juin 1218, Simon de Montfort est tué par une pierre qu’il reçoit dans la tête.

1230 : fondation du Couvent des Jacobins

En l’an de grâce 1215, Dominique de Guzman, qui est chargé par le Pape d’agir contre l’hérésie cathare, s’établit à Toulouse, dans la Maison Seilhan. En 1216, Dominique fonde le nouvel ordre des dominicains. Ses frères seront des personnes instruites avec pour but d’acheminer et de faire partager le savoir biblique et prêcher la parole divine. Fondant son ordre à Toulouse, la ville va abriter sa « première maison », dont la première pierre est posée en 1230. Une église au plan rectangulaire faite de brique y sera bâtie, elle sera divisée en deux par de forts piliers. A la fin du XIIIème siècle, l’église du couvent sera réhaussée pour accueillir une splendeur : son « palmier », fait de 22 nervures retombant sur une colonne de 28 mètres de hauts. Sans doute est-ce là le grand chef d’œuvre de Toulouse, encore aujourd’hui.

1271 : rattachement de Toulouse au Royaume de France

Contraint, le Comte Raymond VII marie sa fille avec Alphonse de Poitiers, le frère de Saint-Louis. Raymond VII décède en 1249, Alphonse devient donc le maître du Toulouse qu’il gère depuis Paris. Alfonse et son épouse Jeanne décèdent en 1271 sans héritier. Parent d’Aliénor d’Aquitaine, Henri II d’Angleterre pour revendiquer ses droits sur le Comté de Toulouse. Parallèlement, les écrits racontent que le comté fut également offert au fils du Roi d’Aragon. Toujours est-il que le Roi de France, Philippe III le Hardi, sera le plus rapide : il fait venir le sénéchal de Carcassonne pour s’assurer de la possession des territoires de l’ancien Comte, Alfonse. Par la cérémonie du 8 octobre 1271, au sein du cloître du couvent des jacobins, en présences des seigneurs du coin, le comté de Toulouse est réuni à la Couronne de France. Tous les privilèges acquis seront conservés, l’évènement semble profiter aux Toulousains.

1463 : Grand incendie de Toulouse

Le 7 mai 1463, chez un boulanger de la cité devait se déclarer un incendie vers 10 heures du matin. La chose n’est pas inédite mais le vent assez violent va propager le feu qui va durer une douzaine de jours. La ville est dévastée : plus de sept milles maisons furent brulées, des églises, des collèges et même l’hôtel de ville furent réduits en cendres mais surtout de nombreux morts dans l’affreux évènement. Le 26 mai 1463, le Roi Louis XI fit son entrée dans la ville. Son arrivée fût salutaire au boulanger et à se femme, qui avait été promis à la pendaison, qui leur fit grâce. Le Roi accorda nombre d’exemptions d’impôts pour que la ville puisse renaître. Louis XI logea au sein de la Trésorerie dont la tour nous est parvenue. 

1530 : le Donjon des Capitouls est achevé

En 1525 début la remise en état des fortifications divers de Toulouse. Les capitouls décident de la remise en état de la Maison Commune. La tour étant en mauvaise état, il est décidé de la rebâtir. L’importance de cette tour est de plusieurs dimensions : elle incarne le pouvoir de la municipalité et fait montre à l’autorité royale de ses prérogatives, elle permet la protection des archives mais elle peut également assurer en cas d’incursion la fonction de défense de cette partie de la ville. Il est à noter qu’elle fut en partie restaurée sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc.

1544 : construction du Pont-Neuf

La cité prend de l’âge et il en est de même pour ses ponts qui permettent de lier les des rives de la Garonne. La reflexion est de mise car ce pont doit résister aux inondations mais également être large et assez facile d’accès. En 1541, le Roi François 1er autorise les Capitouls à construire le Pont-Neuf. La première pierre du pont est posée le 8 janvier 1544. Sa construction prit fin en 1661. 

1555 : construction de l’un des chefs d’œuvre de la Renaissance de Toulouse : l’hôtel d’Assézat

Bourgeois ayant fait fortune dans le commerce du pastel, Pierre d’Assézat épousa la fille d’un Capitoul, Peyrone de Chreverry. Il acquiert un immeuble et une maison en septembre 1551. Le 26 mars 1555, le projet est entre les mains de Jehan Castanié qui doit bâtir un double logis et une tour d’escalier. L’ensemble sera terminé en 1557. Son projet était plus vaste encore mais alors que Pierre d’Assézat est Capitoul, il fut arrêté pour son appartenance au Protestantisme.

1632 : Exécution du Duc de Montmorency dans la cour Henri IV du Capitole

En 1619, Henri de Montmorency succède à son père en tant que Gouverneur du Languedoc. L’arrivée du Cardinal de Richelieu au pouvoir, les protestant se soulève. Montmorency tenant son rôle combat au Condé du Prince de Condé et ils entrent le 15 janvier 1628 à Toulouse où le Duc de Rohan fut jugé par le Parlement de la ville. Montmorency fidèle de Gaston d’Orléans, le frère du Roi Louis XIII, est favorable à se soulever. Ils se soulèvent … mais leur armée finit par les abandonner. Le 30 octobre 1632, le Parlement est réuni pour juger la trahison de Montmorency. Il fut exécuté le même jour, à 14heures, dans la cour Henri IV, après avoir avoué ses crimes au Parlement et demandé le pardon.

1758 : début de la construction du dôme de La Grave

L’hôpital de La Grave est un établissement très ancien de la ville. Il est en effet cité en 1197, sur une charte du Comte Raymond VI. A l’époque médiéval, il accueille les malades de la peste, après 1647, il va accueillir des malades chroniques comme les aliénés, les mendiants ou encore les prostituées. Le Président du Parlement de Toulouse, Gaspard de Maniban, pose la première pierre de la chapelle Saint-Joseph de la Grave en 1758. L’édifice étant lourds le risque d’écroulement est important, le bâtiment de briques sera plusieurs fois repris et sera enfin achevé en 1845. Cette chapelle et son dômes sont parmi les monuments les plus connus de la ville par les Toulousain et qu’il en est l’un des symboles.

1856 : construction de la gare de Toulouse Matabiau

En pleine révolution industrielle, le chemin de fer est l’avancée technologique la plus attendue. En 1853, la compagne des chemin de fer du Midi est créé. Quatre ans plus tard, la ligne Bordeaux-Saint-Jean et terminus Sète-Ville naquit. Le passage à Toulouse est nécessaire et c’est une opportunité pour la ville qui inaugure sa première gare le 16 octobre 1856. La gare actuelle est une reconstruction des années 1903 à 1905.

1996 & 1998 : Toulouse et l’UNESCO

360 kms de voies navigables entre la méditerranée et l’atlantique réalisé entre 1667 et 1694 constitue une réalisation important du génie civil qui fut considéré comme ine œuvre d’art et inscrit à l’UNESCO en 1996.
En 1998, la basilique Saint-Sernin, merveille de l’art roman, et l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques, aujourd’hui centre administratif du CHU de Toulouse, entrent au « patrimoine mondiale de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France ».