Au cœur de Toulouse, il se trouve un joyau que la cité occitane conserve jalousement : la basilique Saint Sernin. La Porte des Comtes fut naguère surmontée d’un relief du saint disparu entouré de lions, pour accueillir les fidèles : Sanctus Saturninus. Il faudra deux siècle pour bâtir la merveille de l’art roman. De fait, la plus grande église romane d’Europe, gardienne du passage du temps, est classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO en 1998. Il n’est pas chose aisée d’en raconter l’histoire.

Saint Saturnin
Saturnin est un des personnages clé de Toulouse. Le nom de Sernin qui est attribué à la basilique est celui de Saturnin dans la langue d’oc. Saturnin fut un prêcheur envoyé en Gaule par le Pape Fabien, il serait arrivé à Tolosa en 250. Il refusa d’honorer l’Empereur et fut donc attaché à un taureau qui dans sa course brisa la tête de Saturnin, sur les marches du temple païen de la vielle Tolosa. Le corps de Saturnin fut abandonné par la bête dans la rue du Taur et c’est en ce lieu qu’aurait été enseveli son corps. Sur cette première tombe fut bâti ce qui deviendra la basilique en son honneur. Les reliques du saint sont depuis conservées au sein de la basilique dans un magnifique reliquaire, autre fois déposé dans la crypte et de nos jours dans le chœur.

Premiers sanctuaires
Au IXème siècle, l’évêque Hilaire aurait retrouvé la tombe de Saturnin. Son martyr étant encore présent dans les mémoires d’alors, il est décidé de bâtir un lieu de prière en son endroit, on parle d’un martyrium. Une seconde basilique est bâtie à partir de l’an 400 sous la supervision de l’évêque Silve, qui veut offrir un lieu de culte plus somptueux. Son successeur, l’évêque Exupère, aurait procéder à la translation du saint dans un tombeau de marbre. Un témoignage est toujours visible de cette seconde basilique : un pilier de marbre gris au centre de la crypte inférieure, grâce auquel on peut imaginer de la grandeur passée de cette seconde basilique.

Le culte de saint Sernin ne faiblit pas. De fait, autour de la seconde basilique va se créer une communauté religieuse suivant la règle de Saint Augustin. Le Roi de France, Charles le Chauve, de passage dans la cité en 844 va offrir privilège au monastère de saint Saturnin martyr. A l’époque, la basilique et le monastère sont isolé de la petite cité de Toulouse administrés par les Comtes de Toulouse. Ceux-ci se feront inhumés près de la basilique dans des sarcophages antiques qui seront disposés plus tard dans un enfeu près de la Porte des Comtes.
