Bavon de Gand est un homme ayant vécu au VI & VIème siècle dans les environs de Gand. Entendant Saint-Amand, il se converti au catholicisme. Ayant vécu en ermite pendant des années dans une forêt, il vient finir ses jours à Gand où il meurt le 1er octobre 659. Commémorer le 1er octobre, il est érigé en Saint patron de Gand en 1559. L’importance de l’homme est telle que la cathédrale de Gand en porte son nom.
Cathédrale Saint-Bavon, Gand
Émergence de l’abbaye
Au VIIème siècle, Gand est bien loin d’être la ville qu’elle est actuellement. Tout au plus quelques hameaux occupent le territoire. Deux abbayes vont dominer la ville émergente : l’abbaye Saint-Pierre et l’abbaye Saint-Bavon.
Le christianisme n’est pas encore parvenu dans cette contrée reculée, c’est ainsi que Saint Amand arrive sur le territoire de la future cité de Gand. Le missionnaire fonde ce qui deviendra l’abbaye Saint-Pierre mais qui n’est alors qu’un petit monastère en bois.
Cour de l’abbaye Saint-Bavon, Gand
Alors qu’il exerce sa mission, Saint Amand finit par convaincre nombre de personnes, il fonde le monastère de Ganda, futur abbaye Saint-Bavon.
Le monastère de Ganda accueillera le cher ami de Saint Amand, le fameux Bavon de Gand. Il donnera plus tard son nom à l’abbaye.
Linteau de Saint Bavon, 1160, STAM, Gand
Lors du IXème siècle, l’abbaye et Gand subissent les raids des Normands qui dévaster l’abbaye, les moines vont donc se réfugier à Laon. Ce qui reste de l’abbaye sera confier à l’abbaye Saint-Pierre par le Comte de Flandre qui a une préférence pour cette dernière.
Il faut attendre 50 longues années pour que l’Évêque de Tournai réussisse à convaincre le Comte de Flandre Arnoul Ier, qui domine la cité de Gand.
Les travaux débutent en 946 et la nouvelle abbatiale sera consacrée en 1058.
Église verte suggérant l’abbatiale disparue, Gand
Le conflit entre les deux abbayes vient ralentir leur développement aux X & XIème siècles.
L’abbaye se voit devenir florissante et va accueillir les personnalités de l’époque s’arrêtant au château des Comtes de Flandre. L’abbaye reçoit donc le roi Édouard III d’Angleterre en 1431, le mariage de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre le 20 juin 1369 ou encore les Ducs de Bourgogne. A cette époque, le cloître est revenu dans un style plus moderne.
Cloître, Abbaye Saint-Bavon, Gand
Déclin et disparition de l’abbaye
Le destin de Saint-Bavon est lié au destin de la ville. En 1500, le futur Charles Quint naquit dans la ville de Gand. La ville faisant partie du Saint-Empire-Romain-Germanique est alors plutôt rebelle contre le pouvoir. Ainsi, Charles quint décide de bâtir un lieu de militaire, une citadelle. Avec aisance, il choisit l’abbaye Saint-Bavon … Dans l’optique de la construction de la citadelle, des parties de l’abbaye sont détruites, d’autres vont être réutilisées … L’église Saint-Jean (la future cathédrale) devient à cette époque Collégiale Saint-Bavon.
L’église de l’abbaye est détruite en 1581 lors des Guerres de Religion.
Fonds baptismaux de l'abbatiale de l'abbaye Saint-Bavon, STAM, Gand
Les "restes" de l’abbaye
Vers 1830, la citadelle espagnole est détruite. Elle laisse apparaître les vestiges de l’abbaye Saint-Bavon qui va être « sauvée ».
Autour du cloître l’on peut ainsi découvrir la salle la plus importante de l’abbaye : la salle capitulaire. Au-dessus de cette salle se trouvait le dortoir des moines. En faisant quelques pas supplémentaires, l’on découvre les restes de la sacristie, l’imagination est nécessaire pour appréhender cette salle.
Salle capitulaire, Abbaye Saint-Bavon, Gand
Au centre de la galerie du cloître, en face de l’accès à la salle capitulaire, l’on découvre la lavatorium. Construit vers 1170, le bâtiment à huit côtés est un rare témoin de l’usage d’un système de canalisation permettant au moine de venir en ce lieu pour se laver les mains. Au-dessus de ce lieu l’on trouve la salle du trésor contenant les reliques vénérées.
Lavatorium, Abbaye Saint-Bavon, Gand
En poursuivant notre exploration, l’on accède au Scriptorium. Pièce importante de l’abbaye, c’est ici que les moines exercent leur activité de copie et de décoration des manuscrits. Certains de ses manuscrits sont conservés à la bibliothèque de l’université de Gand.
Scriptorium, Abbaye Saint-Bavon, Gand
Nos pas nous mènent ensuite vers la salle Mercatel. La salle est une transformation d’une quelconque réserve en un lieu de réception des personnalités importantes de passage au sein de l’abbaye. Elle est transformée en 1495 par l’abbé Raphaël de Mercatel.
Salle Mercatel, Abbaye Saint-Bavon, Gand
Quelques marches plus tard, l’on accède au joyau de l’abbaye : le réfectoire de style roman du XIIème siècle. Ce réfectoire est immense et accueille les moines à l’époque et, de nos jours, des pierres tombales de la ville de Gand.
Réfectoire, Abbaye Saint-Bavon, Gand
En quittant le réfectoire, l’on découvre les restes de la cuisine au travers d’une cheminée qui semble avoir été abandonnée.
A l’époque où l’abbaye fut rayonnante, le village Saint-Bavon s’installe autour, l’on en découvre un vestige : le puits.
Puits, Village de Saint-Bavon, Gand
L’on accède à l’espace le moins bien conservé : l’aile ouest et l’hôtellerie. On loge dans cet espace des laïcs, visiteurs de marque ou encore des domestiques.
Aile ouest, Abbaye Saint-Bavon, Gand
Malgré les vicissitudes de son histoire, l’abbaye Saint-Bavon résistera. Certes, l’on en découvre que l’ombre de ce qu’elle fût mais ses vestiges conservent le souvenir des Hommes qui ont voulus et bâtis ces lieux mais également les moines qui y vivront et y prièrent ou encore la mémoire de toutes les personnes qui passèrent en ses lieux.
Abbaye Saint-Bavon, Gand