Raconter Toulouse n’est pas chose aisée tant la cité occitane fut le théâtre d’histoires diverses et variées des Comtes de Toulouse à notre époque. Il nous est parvenu des bâtiments de nombreuses époques toujours en activité en tant que musée, habitation ou encore en banque comme c’est le cas d’une partie de l’Hôtel Dahus et ses fenêtres gothiques du XVème siècle.

XIIème siècle : la Tour Maurand

Notre aventure dans le passé débute au XIIème siècle avec la Tour Maurand. Dans le petit bourg au tour de la Basilique Saint Sernin, à la croisée des rues du Taur et du Périgord, demeure un vestige de l’ostel Maurand. La famille Maurand fut proche par les proches conseillers des Comtes de Toulouse. Peyre Maurand sera un changeur (homme qui échange des monnaies d’un pays contre des monnaies d’un autre), il sera riche. Malheureusement pour lui, il aura épousé la religion cathare. Il sera présenté au légat du Pape, en 1178, battus et devra abjurer sa foi cathare. Ayant obtempéré, Payre ne sera pas exécuté mais verra ses biens confisqués. Il devra également détruire ses tours, symboles de puissance, à partir à Jérusalem dans les 40 jours pour servir les pauvres. La tour est un vestige de cet hôtel qui fut remanié. Elle aurait perdue 10 mètres de sa hauteur originelle mais reste tout de même un témoignage de l’architecture romane du XIIème siècle.
XIIIème siècle : la Trésorerie Royale

En 1278, Toulouse est rattaché au Royaume de France. Dans le même temps, à la fin du XIIIème siècle, le pouvoir royal établit son autorité sur la cité. Des bâtiments vont donc être bâtis comme celui du Trésor : la Trésorerie royale. Dans une tour carrée de 20 mètres de haut et de deux ailes relativement petite et plus basses, siège le représentant des finances du Royaume. Le Trésorier a pour rôle de récolter l’argent dû au Roi au titre des impôts mais plus encore il pourra se faire juge des questions relevant de l’impôt. Il également évident que l’aspect de la tour, du donjon, implique que le lieu a pu servir de coffre pour entreposer la récolte de l’impôt. Au cours du XVème siècle, la Trésorerie évolue dans son architecture vers son aspect actuel, avec en plus ses créneaux pour la défense militaire. Après la révolution, le bâtiment est dévolu à des religieuses jusqu’en 1904. L’Église Réformée acquiert la tour en 1908, de nouvelles fenêtres y sont percée pour y mettre des vitraux : le lieu devient le Temple du Salin.
Du XIVème au XVIIIème siècle : les maisons "à corondage de massécanat"
Toulouse possède aussi un patrimoine moins visible mais tout aussi essentiel de l’histoire de la cité. Les habitants de la cité n’ont pas tous les moyens de se faire bâtir un ostel avec une belle tour s’escalier alors certains vont faire bâtir des maisons à pans de bois (il en resterait 200 à Toulouse). La maison est nommée à corondage de massécanat. Cette technique se base sur deux marchandises : le bois (des poutres de chênes ou de pin) et des briques (souvent de types forain, d’une dimension importante appliquant la règle des 2/3 dans le rapport largeur et longueur). Citons à cet égard la maison du Capitoul Pierre de Serta.
