D’après Léonard de Vinci : « Jamais le soleil ne voit l’ombre. ».
Il est donc tant de faire la lumière sur ce soleil qui est présent dans nombre de cultures, qui va inspirer nombre d’écrivains mais également façonner, à sa manière, l’art.
Paysage, Rubens
Le soleil, une divinité ?
Le Soleil est une étoile jaune qui donne à la Terre lumière, rayonnement et chaleur. Avec un diamètre d’1,4 milliards de kilomètres, le soleil est le plus gros objet du système solaire. Âgé d’environ 4,5 milliards d’années, l’on dit souvent qu’il se lève à l’est et se couche à l’ouest même si cela n’arrive qu’aux équinoxes.
Ce nom de soleil provient du latin sol ou solis désignant l’astre où la divinité. Divinité, c’est ainsi que l’antiquité caractérise le soleil qui serait le créateur.
Ainsi, dans la mythologie égyptienne, le créateur de l’univers, le soleil, est nommé Rê ou Râ. Il est représenté comme un sphinx ou un être humain à tête de faucon. Sous le règne d’Akhenaton, il devient la seule et unique source de divinité.
Stèle funéraire, Égypte, VIème siècle av J. C.
Le soleil est également une divinité dans la mythologie grecque. Dans le Panthéon, il est personnifié par Hélios.
Hélios sur un quadrige, 340 av. J . C.
Les pratiques religieuses évoluent et le soleil créateur devient un astre crée. La Genèse indique que le soleil fut créé le quatrième jour parallèlement à la lune, son opposé symbolisant le froid et l’obscurité.
La crucifixion, Maître de Valence, 1450
Le soleil et le pouvoir
Depuis l’Antiquité, le soleil est un élément de pouvoir du fait de son attribut de créateur. Ainsi les monarques sont les fils du divin soleil.
Le soleil passionne et intrigue, il est à la base de la vie avant l’électricité, permet la culture et les déplacements et il était peut-être vu comme un astre justicier, comme le représente Albrecht Dürer.
Sol Justitiae, Albrecht Dürer, 1499
Le Grand Siècle, seconde moitié du XVIIème siècle, remet le soleil et les astres au-devant de la scène avec une passion partagée de l’astronomie.
Le lever du soleil, Charles de la fosse, 1672
Il n’en fallait pas plus pour que le grand souverain de l’époque, Louis XIV, s’identifie à cette figure pour incarner son droit divin. En effet, en 1653, Louis XIV apparaît costumé en Apollon, un soleil souverain, pour le Ballet royal de la nuit : le Roi-Soleil.
Apollon, le Roy, Henri de Gissey, 1654
Alors que Louis XIV met les astronomes à son service, les arts vont mettre en avant le soleil dans nombre d’allégorie dans des œuvres ou encore sur les plafonds.
Allégorie du jour, Joachim von Sandrart, 1643
Impression, soleil levant
Claude Monet peint le 13 novembre 1872 la vue de sa fenêtre qui donne sur le port du Havre.
Impression, soleil, levant, Claude Monet, 1872
Ce chef d’œuvre qui présente le soleil levant deviendra l’une des toiles les plus célèbres de l’artiste. L’artiste fameux de l’impressionnisme ouvre la voie vers la représentation du soleil, astre qui recouvre alors ses lettres de noblesses dans les compositions.
Bientôt, Paul Signac signe une œuvre surprenante de réalisme en divisant les tons et en laissant apparaître une foule de détail qu’un seul œil ne peut découvrir.
Le port au soleil couchant, Paul Signac, 1892
Après l’évolution des principes et des méthodes, tant sur les couleurs que sur les formes, André Derain se libère des codes pour créer en utilisant le soleil.
Big Ben, Londres, André Derain, 1906
Un autre grand artiste veut se saisir du soleil : Edvard Munch. En 1910, il se lance dans un projet autour du soleil visant à décorer le hall de l’université d’Oslo. Son étude le pousse à vouloir transmettre à l’aide de son pinceau la puissance du soleil.
Le Soleil, Edvard Munch, 1910
L’astre divin des égyptiens, le symbole de puissance de Louis XIV, le soleil inspirant de Monet n’en a pas fini d’émerveiller et d’inspirer les artistes mettant en œuvre les techniques modernes pour faire vivre le dieu créateur devenu source de création.
Soleil Levant, Otto Dix, 1913