Parfois libre, parfois assiégée, parfois occupée … l’histoire de la cité de Metz n’est pas rectiligne et nous permet de nous plonger dans l’histoire de l’Europe faite de batailles, de conquêtes.
Il y aurait tant à raconter mais découvrons Metz et son histoire en 5 points.
Le siège de Metz par les hordes d’Attila le Hun en 451
L’année 451 voit les hordes d’Attila le Hun déferler sur la Gaule. Au cours des premiers mois du printemps, Attila et les germains assiègent la ville. Metz refuse de se rendre. La ville tient bon pendant que l’ennemi pille tout ce qui est à l’extérieur de Metz et installe la peur.
Rempart, Metz
Cependant, ce n’est pas la peur qui permet aux Huns de prendre Metz … Le 7 avril 451, une partie de la muraille sud s’effondre, il n’en faudra pas plus au « fléau de dieu » pour s’abattre sur la ville qui sera pillée et incendiée, les habitants seront tués ou fait prisonnier tel l’Évêque de la ville. L’Histoire raconte qu’il ne restait plus de Metz que l’oratoire debout.
Église Saint-Pierre-aux-Nonnains, Metz
Si les Huns finissent par repartir, il faudra du temps à la cité pour panser ses plaies, n’oublions pas que les invasions n’en sont pas à leur fin. Au Vème siècle, la cité aura de nouveaux maîtres : les francs.
Ville libre du Saint Empire Romain
Metz fera partie de l’Empire de Charlemagne. A sa mort, ses fils se partagent son Empire (Traité de Verdun de 843), Metz reviendra à Lothaire Ier. Cette époque voit la création de la Lotharingie (plus tard connue sous le nom de Lorraine) dont le Charles le Chauve est couronné Roi à Metz en 869.
Par la suite, la cité passe dans le giron de la Francie occidentale puis dans celui du Saint Empire Romain Germanique. Fidèle au fonctionnement du Saint-Empire, la Lotharingie sera « contrôlée » par un Prince-Évêque, à l’aube des Croisades le pouvoir du christianisme dépasse celui des souverains et c’est ainsi que Metz va rayonner et profiter de la renaissance Carolingienne.
Cathédrale Saint-Étienne, Metz
A la fin du XIIème siècle, le pouvoir des Évêques tend à faiblir et c’est alors que la bourgeoisie s’organise pour former la République Messine. Cette République, dont les institutions ressemblent aux République actuelles, juchée entre le Royaume de France et le Saint Empire connaîtra bien des combats pour conserver son indépendance. Profitant de troubles politiques et religieux et voulant se soustraire aux obligations fiscales du Saint Empire, Metz fera en sorte de rester éloigner des institutions impériales.
1552 : le Traité de Chambord
La guerre entre la France et le Saint Empire connait peu d’accalmies. Plutôt que de faire la guerre, le Roi de France Henri II choisit de s’allier aux protestants germaniques contre l’Empereur Charles Quint et s’est ainsi qu’il obtient la propriété de Metz à la signature du Traité de Chambord, le 5 octobre 1551, avec Maurice de Saxe. Henri II entre dans la cité le 18 avril 1552.
Charles Quint voulant récupérer Metz tentera de la reprendre en l’assiégeant (1552-1553). Il restera invaincu grâce à la ténacité du Gouverneur de la ville : François de Guise, l’un des plus brillants militaires de son époque. La ténacité ne fait pas tout, le système défensif de la ville est un atout précieux dans la défense de celle-ci et notamment la Porte des Allemands, véritable forteresse imprenable.
Porte des Allemands, Metz
Bien que la cité soit partie intégrante du Royaume de France, il faudra attendre la Paix de Westphalie de 1648 pour que le Saint Empire reconnaisse Metz comme une propriété française.
Metz allemande (10 mai 1871)
La France connait un énième conflit avec son voisin germain. D’une affaire politique, Bismarck va créer un conflit avec l’Empereur Napoléon III, qui s’y engouffrera et déclarera la guerre « au nom de l’honneur de l’Empire Français », le 19 juillet 1870.
L’armée prussienne enchaine les victoires et un concentré de troupes françaises sous le commandement du Général Bazaine vient tenir la ville de Metz.
La IIème armée Prussienne crée un blocus qui enferme les Français dans Metz, et un alentour restreint. L’armée de Mac-Mahon tente de forcer le blocus sans y parvenir … Les privations de vivres et le moral faiblissant, tout comme le régime impérial, Bazaine signe la capitulation le 27 octobre 1870. Il laisse la cité à l’ennemi et surtout 150 000 prisonniers.
Il faut attendre le 10 mai 1871 et le Traité de Francfort pour que Metz soit annexé au nouvel Empire Allemand.
La ville devient une garnison allemande, les anciens remparts sont démolis pour créer de nouvelles lignes fortifiées et permettre de construire « un quartier impérial ».
Temple Neuf, Metz
En 1902 débute la construction de ce que l’on appelle aujourd’hui le Palais du gouverneur qui est à l’époque la résidence de l’Empereur Guillaume II.
Palais du Gouverneur, Metz
L’on voit également fleurir nombre de bâtiment dans un style très germanique pour faire montre de l’appartenance de la ville.
Metz et les guerres mondiales
Metz n’en avait pas fini avec la France. Ainsi en novembre 1918, à la suite de l’armistice du 11 novembre, les troupes françaises entrent dans Metz qui redevient française. Le traité de Versailles de 1919 en déclare l’annexion.
La rancœur de la défaite et la perte de l’Alsace-Lorraine pousseront Hitler vers le pouvoir en Allemagne. A la suite de la bataille de France de 1940, les troupes allemandes investissent à nouveau Metz et pour symboliser cette prise essentielle, Hitler passera les fêtes de Noël 1940 à Metz.
La domination allemande ne va pas durer. En 1944, les troupes américaines de Patton viennent délivrer Metz. La ville est prise le 22 novembre 1944 mais les forts résistent jusqu’en décembre 1944. La libération de Metz signe son entrée définitive dans le territoire français.
Temple de Garnison, Metz