L’an 1095 voit l’appel du Pape Urbain II à la croisade pour conquérir la Terre Sainte. La conquête est un succès et le Royaume de Jérusalem est crée. Nombre de fidèles chrétiens veulent dès lors se rendre en Terre Sainte, pour aller fouler le sol où eu lieu la passion du Christ. Cependant, l’insécurité règne sur les routes d’orient. Ainsi donc, le 23 janvier 1120, lors du concile de Naplouse naquit la « milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon ». Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer en sont les fondateurs. Les nouveaux chevaliers vont avoir pour mission de sécuriser la Terre Sainte pour protéger les fidèles. Tout chevalier prononcera trois vœux : pauvreté, chasteté et obéissance. Bernard de Clairvaux va être chargé de rédiger la règle de l’Ordre du Temple, car à la faveur du développement de l’Ordre il lui faut une organisation claire : outre la santé physique, le futur accédant doit être âgé de plus de 18 ans, ne pas être fiancé, ne pas être endetté, …
La commanderie de Metz
La hiérarchie de l’Ordre du Temple à son importance. Ainsi, selon la règle, un Grand Maître est nommé. Mais les possessions de l’Ordre deviendront impossibles à gérer par le seul Grand Maître et ses Conseillers, ainsi dans chaque pays existera un Maître qui sera chargé toute sa vie durant d’administrer le patrimoine de l’Ordre sur ses terres et de faire régner la règle.
Alors que les dons en terres vont affluer, l’Ordre va comprendre assez vite que ses terres doivent être cultivées afin de produire des revenus pour donner une puissance à l’Ordre mais également obtenir des finances permettant de construire des défenses en Terre Sainte.
Dans cet esprit, l’on voit surgir aux quatre coins de l’Europe chrétienne des commanderies. En Lorraine, il n’existera pas moins de 25 commanderies dont celle de Metz.
La commanderie est avant tout le lieu de gestion du patrimoine Templier des alentours. Il n’en reste pas moins que chaque commanderie possède en son sein une salle du chapitre, un réfectoire, un dortoir, une cuisine, des communs et une chapelle. L’ensemble n’est pas sans rappeler un monastère ou encore la demeure d’un seigneur.
Bernard de Clairvaux sera de passage à Metz, en 1133, on peut supposer qu’il vienne poser les bases d’une présence Templière. Cependant, il semblerait que lors de son passage à Metz en juin 1147, le Roi Louis VII visite le Temple, la commanderie de Metz pourrait donc être datée du XIIème siècle. Vestige de cet ensemble Templier, l’oratoire est daté des années 1180-1200.
Chapelle des Templiers, Metz
La chapelle des Templiers
En 1312, l’Ordre du Temple chute à la faveur de l’intervention de Philippe le Bel. La commanderie est dès lors utilisée par les Chevaliers de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et l’Ordre Teutonique. Après la prise de Metz par le Royaume de France, il est décidé de la construction d’une citadelle à Metz, en 1556, la commanderie est donc détruite, hormis la salle capitulaire et la chapelle.
Étant le seul vestige de la commanderie, la chapelle a fait l’objet de recherches et il en ressort que ce bâtiment était plutôt un oratoire entouré d’un cimetière pour les chevaliers de l’ordre.
Ce qui frappe au premier abord, c’est la forme octogonale du lieu qui n’est pas rappeler le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Un octogone important de 8,30 mètres de diamètre auquel s’ajoute un chœur en carré. En levant la tête l’on aperçoit la voûte en croisée d’ogives ainsi que le chœur finissant en cul-de-four.
Chapelle des Templiers, Metz
Si l’ensemble des murs étaient peints, il n’en reste que peu de choses. Avant la première guerre mondiale, la chapelle est utilisée comme station télégraphique par l’armée Allemande qui fera redécorer les murs avec des accents médiévaux colorés par Hermann Schaper.
Malgré tout, il nous est tout de même parvenu une partie du décor du XIIIème siècle, dans le chœur, la Vierge assise et couronnée tenant l’Enfant sur ses genoux dans un style ou l’aspect géométrique est important. D’autres détails du XIIème siècle sont encore en partie visible. Le travail coloré du XIXème siècle, qui fait revivre le XIIIème siècle, permet tout de même d’imaginer ce bâtiment et d’en comprendre l’importance.
Chapelle des Templiers, Metz