Napoléon Bonaparte est un des héros français. Son destin improbable, son génie militaire et ses institutions toujours en places, sont gravés dans le marbre, dans l’ADN de la France.
Le héros ne serait pas le héros sans son mythe qu’il a tracé dans le Mémorial de Sainte-Hélène, il est certains évènements qui viennent étayés son propos comme « les adieux de Fontainebleau ».
Le début de la fin
Le 1er Empire, fondé sur les ruines de la Révolution, tient sa stabilité sur les triomphes militaires de l’Empereur. Napoléon voulant abattre l’ennemi de toujours, l’Angleterre, mit sur pied le Blocus Continental et pour le faire appliquer s’employa à la conquête de l’Europe. La Russie est son objectif, prendre ce pays aurait été une consécration mais les russes appliquant la politique de la terre brulée notamment en brulant Moscou ont portés un coup fatal à l’Empire.
Si la Grande Armée est sauvée par le sacrifice des sapeurs permettant la retraite de la Bérézina, le grand œuvre se morcèle, une immense coalition marche contre Napoléon. L’Empereur ne s’avoue pas vaincu mais reçoit une blessure mortelle à Leipzig, après laquelle Napoléon n’a d’autre choix que de quitter avec son armée l’Allemagne.
La campagne de France
Déjà Austerlitz, Marengo, Iéna, Friedland et Wagram ne sont plus que de beaux souvenir chers aux cœurs des grognards. L’ennemi progresse sur le territoire national, Napoléon ne s’avoue pas vaincu et son génie militaire, bien que mit à l’épreuve, se révèle encore et toujours.
Alors que les armées coalisées dominent en nombre la Grande Armée, Napoléon ne cessera de croire en sa bonne étoile et en la victoire, il dira : « 50 000 hommes et moi, cela fait 150 000. »
Malgré les victoires de l’Empereur dont celles de Montmirail et de Montereau, la Grande Armée ne cesse de devoir reculer et bientôt Paris est assiégé.
La situation à Paris est intenable et l’Impératrice est partie pour Blois … Napoléon marche sur Paris pour défendre la capitale sans nouvelle de lui depuis 4 jours … mais c’est déjà trop tard … le Maréchal Marmont a signé la capitulation de Paris.
Le rêve passe et la population déjà bien acquise au pacifisme, prône un retour à la paix fût-ce contre la perte de leur Empereur.
La 1ère abdication
L’Empereur veut marcher sur Paris et continuer à se battre. Mais c’est sans compter sur les Maréchaux, qui n’en peuvent plus de se battre, sont tiraillés par leur loyauté envers l’Empereur et leur désire inavoué que cessent les combats…
Le « diable boiteux », Talleyrand, ancien ministre de l’Empereur, le fera tomber en mettant sur la table Louis XVIII … Caulaincourt, le fidèle, tentera de préserver les intérêts de l’empereur sans y parvenir, le temps de la résignation est venu : Napoléon abdique le 4 avril 1814.
Il tentera de se donner la mort dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, mais s’est sans compter ses fidèles qui le sauveront.
Les adieux …
Portant comme à son habitude son habit de colonel des chasseurs à cheval de la garde, Napoléon fait son irruption à midi dans la cour du château de Fontainebleau.
Comme d’accoutumée, les soldats de la Vieille Garde rendent les honneurs à l’Empereur avec une grande émotion. L’Empereur déchu prononce un discours resté dans les mémoires bien qu’il en existe plusieurs versions, prenons celle du Baron Fain, le secrétaire particulier de Napoléon.
Après ce célèbre discours, l’Empereur déchu monte dans sa dormeuse pour rejoindre l’Île d’Elbe, son nouvel Empire … le chemin sera difficile et ponctué des cris de « Vive le Roi ! », en provence, accompagnés d’insultes… il finira son périple vers l’exil escorté par deux escadrons de hussards Autrichiens.
« Soldats de ma vieille Garde, je vous fais mes adieux.
Depuis vingt ans, je vous ai trouvés constamment sur le chemin de l'honneur et de la gloire. Dans ces derniers temps, comme dans ceux de notre prospérité, vous n'avez cessé d'être des modèles de bravoure et de fidélité.
Avec des hommes tels que vous, notre cause n'était pas perdue.
Mais la guerre était interminable ; c'eut été la guerre civile, et la France n'en serait devenue que plus malheureuse. J'ai donc sacrifié tous nos intérêts à ceux de la patrie ; je pars.
Vous, mes amis, continuez de servir la France. Son bonheur était mon unique pensée ; il sera toujours l'objet de mes voeux ! Ne plaignez pas mon sort ; si j'ai consenti à me survivre, c'est pour servir encore à notre gloire ; je veux écrire les grandes choses que nous avons faites ensemble ! Adieu, mes enfants ! je voudrais vous presser tous sur mon coeur ; que j'embrasse au moins votre drapeau !
[Après avoir serré dans ses bras le général Petit, et embrassé le drapeau,
Napoléon reprend :]
Adieu encore une fois, mes vieux compagnons ! Que ce dernier baiser passe dans vos coeurs ! »
Après ce célèbre discours, l’Empereur déchu monte dans sa dormeuse pour rejoindre l’Île d’Elbe, son nouvel Empire … le chemin sera difficile et ponctué des cris de « Vive le Roi ! », en provence, accompagnés d’insultes… il finira son périple vers l’exil escorté par deux escadrons de hussards Autrichiens.