Caesaromagus
Le peuple des Bellovaques occupe le territoire sur lequel l’on trouve Beauvais. Jules César entame sa guerre des Gaules et la ville des Bellovaques est détruite, les romains vont y rebâtir une nouvelle ville nommée Caesaromagus (la Marche de César). La ville demeure le chef-lieu de la région Bellovacorum. La Pax Romana permet son développement économique, elle n’aura cependant pas la croissance de sa rivale, Reims.
Dans le même temps, la cité va changer de visages avec l’arrivée de Lucius. En l’an 250, le pape le nomme Évêque et il rejoint la cité de Caesaromagus, dès lors il devient Lucien de Beauvais. Quelques décennies plus tard, sous le règne de l’Empereur Dioclétien, Rome s’oppose aux chrétiens et envoi des troupes qui vont pourchasser l’Évêque de Beauvais pour enfin le décapiter. L’histoire est sombre mais les récits évoquent qu’il convertit des milliers de fidèles au christianisme. Le corps de Lucien se serait couvert de lumière et, ayant pris sa tête, il aurait marché en direction de Beauvais, faisant de la cité une forte enclave chrétienne, l’on construira plus tard une abbaye à son saint nom.
Les invasions barbares parviennent jusqu’au murs de Beauvais dont la ville est détruite en 275 de notre ère. Ainsi au début du IVème siècle, la ville est fortifiée pour résister aux assauts des barbares surtout Francs et c’est sans doute à cette époque que la ville renaît sous le nom de Bellovacorum.
Tour gallo-romaine, Beauvais
1 370 mètres de murailles sont construits, d’une épaisseur de 2,5 mètres et parsemées de tour semi-circulaire pour protéger la cité. D’une hauteur de plus de 10 mètres, les remparts accueillent quelques portes d’entrée dans la cité.
Beauvais au moyen-âge
L’on retient la date de l’abdication de l’Empereur Romulus Augustule, le 4 septembre 476, comme la chute de l’Empire Romain. Cependant, le territoire ne va pas changer du jour au lendemain et c’est ainsi que la Gaule du nord est sous la domination d’un ancien général de l’armée romaine nommé Syagrius. Les francs profitent de la faiblesse des anciens territoires romains pour passer à l’attaque. Ainsi, Clovis attaque et défait Syagrius en 486, lors de la bataille de Soissons. Dès lors, Beauvais est intégré au royaume Mérovingien. La cité n’a alors que peu d’importance.
Remparts, Beauvais
L’an 851 voit la cité incendiée par les hordes de Vikings qui iront jusqu’à tuer l’Évêque Hermenfroi. La ville est dorénavant au courant de la menace et se protège grâce, notamment, aux reliques de Sainte Angadrême.
La cité évolue pendant la période Carolingienne et se dote d’un Comte ayant le soin d’administrer la ville et de la protéger. Parallèlement à cela, l’ancienne cathédrale est remplacée par un nouvel édifice que nous pouvons en partie retrouver : l’Église Notre-Dame-de-la-Basse-Œuvre. Elle fut édifiée entre 949 et 1000.
Église Notre-Dame-de-la-Basse-Oeuvre, Beauvais
Plus qu’une cathédrale, c’est une cité épiscopale qui voit le jour et c’est de ce fait que le Comte Eudes II de Blois et de Beauvais abandonne en 1015 ses prérogatives sur Beauvais et transmet l’intégralité des pouvoirs à l’Évêque de Beauvais. A cet instant, l’Évêché va obtenir une puissance relativement incomparable dans la région, l’Évêque se nomme Roger et certains récits feraient de lui le frère de l’ancien Comte, ce qui pourrait expliquer l’abandon du Comté à Roger.
L’Évêque se voit dès lors dans l’obligation et dans le rôle d’être le vassal du roi et lui fournir le gîte, des impôts mais également une force militaire, dirigée par un laïc.
Fort de son pouvoir, l’Évêque fait construire nombre de bâtiment pour abriter des communautés religieuses comme l’abbaye Saint-Lucien, édifiée sur le tombeau du Saint, dont il ne subsiste que peu de traces …
Tour de l'Abbaye Saint-Lucien, Beauvais
Beauvais change encore et obtient le statut de commune par une confirmation du Roi Louis VI le Gros en 1122, le but étant de réduire le pouvoir de l’Évêque-Comte. Quelques décennies plus tard, l’Évêque n’oublie pas ce se faire bâtir un logis digne de son nom à côté de la cathédrale.
Le XIIème siècle est également une période de changement pour le pays : les lépreux sont à partir de cette date considérée comme en marge de la société et sont internés … A cette époque, l’Évêque de Beauvais va donc faire édifier la Maladrerie Saint-Lazare.
Logis de la Maladrerie-Saint-Lazare, Beauvais
Le XIIIème siècle est une période de forte croissance économique et artistique pour la ville qui entend bien faire montre de sa réussite. Ainsi, en 1100, débute la reconstruction d’une église alliant les styles roman et gothique flamboyant : l’Église Saint-Étienne.
Portail roman, Église Saint-Étienne, Beauvais
En 1225, un incendie détruit le chœur de l’ancienne cathédrale. L’Évêque Milon de Nanteuil décide donc de faire table rase du monument Carolingien dégradé sous le poids du temps et de construire une nouvelle cathédrale.
Le chœur de l’ancienne cathédrale est donc détruit et l’on en construit un nouveau dans un style gothique.
Chevet de la Cathédrale, Beauvais
Achevé en 1260, le chœur et sa hauteur vont émerveiller les fidèles. Cependant, la prise au vent du nouveau chœur est trop forte et une partie des voûtes s’effondrent en novembre 1284.
Chœur de la cathédrale, Beauvais
Le chœur de la cathédral restera toujours fragile et nécessitera de nombreuses interventions pour qu’il nous parvienne.
Beauvais et la Renaissance
Beauvais entre dans la tourmente dès le début de la Guerre de Cent Ans. En effet, le Roi d’Angleterre Édouard III tente de prendre la ville … malgré son échec i fait brûler l’abbaye Saint-Lucien et piller le Beauvaisis.
En 1420, Pierre Cauchon devient Évêque de Beauvais. Il entrera plus tard dans l’Histoire car présidant le tribunal ecclésiastique qui mènera Jeanne d’Arc au bûcher.
Alors que le combat entre Français, Bourguignons et Anglais se poursuit, la ville de Beauvais est sauvé grâce au courage de Jeanne Hachette, qui repoussa un Bourguignon avec une hache et qui donna aux femmes le courage de prendre part à la bataille.
La Renaissance apparaît après cette guerre sanglante. Beauvais voit apparaître un nouveau maître, l’Évêque Louis de Villiers de L’Isle-Adam qui arrive fort de la prétention de terminer la cathédrale. Bien que les travaux fissent s’élever une flèche, celle-ci s’écroulera quelques temps plus tard. L’échec ajouté aux manques de moyens signera la fin de la construction de la cathédrale, lui laissant conserver cet effet inachevé.
Le XVIème siècle est aussi le moment choisit pour reconstruire le logis du palais épiscopal dans un mélange de gothique flamboyant et de renaissance, laissant un édifice grandiose qui nous est parvenu.
Roue de la Fortune, Église Saint-Étienne, Beauvais
L’histoire de la ville ne s’arrête pas là mais nous avons pu passer la tête au travers de cette fenêtre ouverte qui nous fait admirer l’histoire par le patrimoine qui témoigne encore des siècles nous ayant précédés.
Vestige de la Collégiale Saint-Barthélemy, Beauvais