Le 26 juillet 1912, le château de Maisons est ouvert au public. En effet, à cette époque, le château est élevé en annexe du département des sculptures du Musée du Louvre. En juillet 1914, il sera classé monument historique et au fur et à mesure des restaurations reprendre la place qui est la sienne dans l’Histoire.
Château de Maisons
Les Longueil
Les sources s’amenuisent et s’opposent à mesure que l’on remonte dans le temps. L’on peut cependant évoquer avec certitude que les Longueil sont une famille de robe et d’épée mais que le véritable noblesse et fortune provient de leurs talents de robe.
La famille est issue de Normandie et plus précisément de Longueil, une seigneurie à proximité de Dieppe, dont ils prennent le nom.
Blason des Longueil, château de Maisons
Les divers chroniqueurs évoquent une filiation avec un certain Adam qui aurait accompagné Guillaume en 1066 dans sa conquête de l’Angleterre, mais tout cela n’est que de l’ordre de la légende dans le but de créer une réputation à une famille déjà en poste.
Jean de Longueil fut Conseiller au Parlement de Paris, en 1399, et Président du Parlement de Paris en 1418, il prendra par la suite la fonction de lieutenant civil de la prévôté de Paris en 1430. Son père fût fournisseur alimentaire de l’armée de Charles le Mauvais, Roi de Navarre et Comte d’Évreux.
De la Maison des Longueil, l’Histoire a retenue René qui fit construire le château de Maison par François Mansart.
Château de Maisons
Maisons et René de Longueil
René de Longueil naquit en 1597, on ignore la date précise mais l’on sait qu’il fut reconnu par Dieu par le baptême le 2 juillet 1597. Quatrième enfant d’une fratrie de sept, il verra mourir ses deux frères aînés et deviendra ainsi l’héritier de Jean VIII de Longueil qui fut conseiller du Roi.
De par ses parents issus de deux grandes familles de robe, René est façonné à un destin des plus admirable. D’une part, il est l’héritier de la famille des Longueil qui va acquérir la terre de Maisons. D’autres part, il est le fils de Madeleine de Luillier dont la famille fut riche et puissante au sein de la capitale.
De fait, dès sa naissance René fut promis à une belle réussite.
Putti des arts, château de Maisons
Le 22 mai 1623, il épouse Madeleine Boullenc de Crèvecœur, fille d’un seigneur normand et petite-fille d’Étienne Chevalier qui fût Trésorier de France sous le Roi Charles VII. Ce mariage va donc renforcer le prestige des Longueil. Cette épouse qui trouvera la mort après un second accouchement, en 1636, sera représentée par un merveilleux profil féminin que l’on retrouve notamment sur la façade du château.
Médaillon féminin sur la façade, château de Maisons
René est le pur produit de la noblesse de robe. En effet, son père va acquérir la charge de conseiller au Grand Conseil pour lui offrir, le 6 novembre 1618. Il reçoit la charge de Président de la Cour des Aides (qui reçoit les impôts pour financer les armées), par héritage, le 29 août 1630, après en avoir acquitté les droits. Homme connu par le Roi, Louis XIII lui confie la charge de Président à mortier au Parlement, une fonction très élevée dans la justice royale. Il fait partie du cercle de Louis XIII au vu de sa charge.
Buste de Louis XIII, château de Maisons
Après le décès de son père en 1629 et celui de son oncle en 1630, René se retrouve propriétaire d’un hôtel parisien et de l’ancestral logis seigneurial de Maisons.
Un homme du rang de René se doit de posséder une belle maison à la campagne, dans l’idée une maison de plaisance pour accueillir ses amis et/ou la Cour. De fait, la construction du château débute en 1633 et s’achèvera en 1646.
Le « château neuf » s’élève à plusieurs centaines de mètres de l’ancien logis seigneurial, que René habitat longuement. Le vieux logis est en partie démolit, ses restes furent abattus au cours du XXème siècle.
Pour bâtir, ce qui allait devenir l’un des châteaux les plus remarquable de son époque, René fait appel à François Mansart qui va réaliser à Maisons la plus belle réalisation de sa vie. Il restera au service des Longueil jusqu’à son décès en 1666. Les entrées du parc seront l’œuvre de son petit-neveu, le très célèbre Jules-Hardouin Mansart.
François Mansart dessine donc un château « moderne » après avoir conçu l’aile Gaston d’Orléans du château de Blois. Le plan est assez simple : un corps central prolongé par deux ailes en équerres.
Château de Maisons, côté cour
Suivons François Mansart et entrons dans son chef d’œuvre. L’entrée se fait par une modernité : le vestibule. Avant les années 1630, l’entrée se fait généralement dans le bas de l’escalier, mais il est décidé de bâtir ici un vestibule ouvert au vent et fermé par des grilles de fer forgés, qui relie le côté cour et le côté jardin en scindant le rez-de-chaussée de la demeure. Son allure originelle a aujourd’hui disparu mais l’on peut tout de même observer la monumentalité et l’aspect antique de cet espace d’accueil. Notons qu’au-dessus des portes, les quatres éléments (l’eau, l’air, la terre et le feu) sont représentés. Remarquons également la présence d’aigles qui sont une allusion au nom des propriétaires : « Long-Œil ».
Vestibule, Château de Maisons
Aigle du Vestibule, Château de Maisons
Poursuivons notre découverte vers l’étage noble, empruntons l’escalier. Seconde merveille d’architecture du château, cet escalier est rare dans les années 1640. Outre sa beauté aux inspirations renaissances et antiques, c’est une prouesse architecturale. Les marches s’enroulent autour d’un carré vide sans soutien d’un pilier central qui permet de donner cette sensation de légèreté et de flottement dans l’air.
Escalier, Château de Maisons
En levant les yeux, l’on peut admirer une coupole de forme ovale qui est l’aboutissement de cet escalier.
Coupole de l’escalier, château de Maisons
Accédant au palier du premier étage l’on peut contempler avec ravissement les putti présents sur les quatres murs, ils représentent les arts, la musique, l’amour, la paix et la guerre. Ils sont l’œuvre de Philippe de Buyster et sont un témoignage flagrant de raffinement.
Putti de la guerre, château de Maisons
Arrivés au premier étage, l’on accède à l’appartement du Roi. Agrémenté de cinq pièces, il est censé pouvoir accueillir Sa Majesté de passage.
La première salle est une salle de bal ou de réceptions aux proportions assez importantes affirmant le statut de l’hôte. Si les décors sont en trompe-l’œil, le lieu reste imposant au vu de sa luminosité.
Grande salle, château de Maisons
Au fond de la grande salle, l’on aperçoit l’antichambre du Roi dont le décor est centré sur l’imposante cheminée surmontée des armes de la famille des Longueil et figurant un portrait du Roi Louis XIV.
Cheminée de l’antichambre, château de Maisons
En poussant l’une des portes situées de part et d’autre de la cheminée, l’on accède au saint des saints : la chambre du Roi. D’une taille plus que satisfaisante, elle possède son parquet d’origine, une agréable alcôve en berceau et ses coupoles imbriquées, somme toute l’une des pièces les plus richement apprêtées du château.
Chambre du Roi, château de Maisons
L’on accède ensuite au cabinet à l’italienne, petite pièce agrémentée d’une coupole et permettant de travailler ou de recevoir en toute intimité.
Cabinet à l’italienne, château de Maisons
La dernière pièce de l’appartement du Roi réserve une finesse extrême et une richesse incomparable, il s’agit du cabinet des miroirs. Michel Corneille a décoré cette pièce de lambris de marqueterie, d’os, d’étain et de miroirs dans un ensemble avec coupole qui invite au rêve.
Cabinet des miroirs, château de Maisons
Poursuivons notre visite du château de René de Longueil en nous rendant au sous-sol qui conserve deux autres pièces d’importance. La cuisine est installée en dessous des étages pour limiter les nuisances.
Cuisine, château de Maisons
Pour continuer l’appartement du Roi, il sera installé une chambre de bains accessible depuis l’appartement. Elle représente le raffinement d’une époque et fait montre de richesse. La chambre fut réaménagée en prolongement de la cuisine. Malgré tout, la baignoire d’origine nous est parvenue pour témoignage d’une autre époque de la demeure.
Chambre des bains, château de Maisons
René de Longueil aura laissé son empreinte dans le château mais l’on peut l’évoquer plus aisément dans son cabinet de travail. L’espace est intime, il ne peut pas y recevoir nombre de personne et c’est sans doute l’un des attraits de cette pièce. Aussi intime soit-il sa décoration ne fut guère oubliée : dans les années 1630, un formidable plafond est peint. Il représente en son centre l’Amour de la Vertu (« La vertu est la seule récompense qu’elle se donne à elle-même. »), ainsi que dans les latéraux des représentations de la Sagesse, l’Honneur ou encore la Clémence.
Plafond du cabinet de René de Longueil, château de Maisons
Par ailleurs, l’on sait au travers des inventaires que le château fût meublé avec goût par des éléments très coûteux, comme le cabinet des miroirs qui possédait des éléments aux riches étoffes et galonnés d’or et d’argent, le tout surmonté par un lustre en cristal. Outre le mobilier, la grande salle était tendue de tapisseries qui furent remplacées par des paysages italiens au XIXème siècle, l’on peut également évoquer des trésors de peintures (comme peut le montrer le plafond du cabinet de René de Longueil), des porcelaines de grandes valeurs, la vaisselle d’argent, …
René de Longueil restera fidèle à la Maison Royale pendant la Fronde. Nommé Gouverneur de Saint-Germain-en-Laye et de Versailles en 1645. La loyauté et les compétences sont récompensées par le jeune Roi Soleil qui l’élève en tant que Surintendant des Finances, Ministre d’État et siégeant au conseil d’État, le 25 mai 1650.
La politique étant ce qu’elle est René perd ses fonctions et sera même disgracié par deux fois … il finira, cependant, par revenir dans les bonnes grâces du Roi.
Les bâtiments des communs seront achevés en 1651. René fait évoluer l’avant-cour entre 1660 et 1668 dans un aspect plus italien.
Premier étage, château de Maisons
Le château conçu pour faire montre de sa superbe sera visité par trois fois par le Roi, quatres fois par la Reine et l’on sait que le couple royal y dormira au moins une fois. René y célèbrera le mariage de sa fille Marie-Renée avec le marquis de Soyecourt, le 24 février 1656.
Par ailleurs, pour faire montre de ses fonctions et de son prestige, il fait demande d’élever sa seigneurie de Maisons en marquisat, en octobre 1658. La demande sera acceptée et la noblesse de la maison de Longueil s’en trouvera renforcée.
En plus de sa proximité avec le pouvoir royal, René a de fréquents contacts avec le monde littéraire, il aurait notamment rencontré Molière.
Après une vie rythmée de son concours dans la gestion du Royaume, de sa présence à la Cour et de l’érection de son domaine de Maisons, René de Longueil s’éteint le 2 septembre 1677 à Paris.
Maisons et le Comte d’Artois
Trois marquis se succèdent après René : Jean, Claude et Jean-René ; ils parviennent à conserver le domaine dans son entièreté et dans son mobilier, qui fut améliorer.
Jean-René en digne successeur de René et en tant que Président à mortier va recevoir du beau monde tel le Duc de Saint-Simon, le baron de Breteuil ou encore Voltaire, en novembre 1723. Homme de lettres et de sciences, Jean-René est reçu à l’Académie des sciences en 1726, il en devient Président en 1730. Il mourut à l’âge de 32 ans, le 13 septembre 1731 de la variole. Le grand malheur fût qu’il laissa à sa veuve 1 million de livres de dettes et qu’elle dû vendre l’essentiel du patrimoine … Le marquisat passa à Louis-Armand de Seiglières. Celui-ci ne tarda pas à vendre le domaine de Maisons et par là même à se séparer du domaine familial.
Vue depuis le cabinet à l’italienne, château de Maisons
Le 25 février 1777, le Comte d’Artois, frère du Roi Louis XVI, acquiert le château de Maisons et le marquisat pour la somme de 2 300 000 livres. Il est évident que le Comte d’Artois voulait acquérir un domaine lui appartenant pour échapper à la Cour de Versailles tout en ayant la possibilité d’y revenir rapidement.
Portrait du Comte d’Artois, salle de stuc, château de Maisons
Le 20 juin 1777, Artois envoi l’architecte François-Joseph Bélanger a débuté des travaux. Le château de Maisons est resté tel que l’avait voulu René de Longueil et l’avait bâti François Mansart, il est de fait inadapté à la société du XVIIIème siècle en termes de commodités, d’espace, d’intimité et de décoration. Refaire l’ensemble n’est pas envisageable le château est vaste et la dépense serait considérable.
Ainsi donc, l’aile droite du château va être rénovée avec notamment la création de salle à manger. En effet, à l’époque où est bâti le château, le concept de salle à manger n’existe pas on dispose des tables de tréteaux qui sont enlevés à la fin du repas.
Au rez-de-chaussée, le Comte d’Artois fait réaménager l’appartement de la Renommée. On pénètre dans une première pièce appelée la salle des Buffets, qui conserve aujourd’hui du mobilier.
Salle des buffets, château de Maisons
La seconde pièce de l’appartement est le plus bel apport du nouveau propriétaire : la salle à manger du Comte d’Artois, datée des années 1780.
Salle à manger du comte d’Artois, château de Maisons
Elle est composée de statues représentant les quatres saisons et surtout d’un impressionnant plafond à caissons, œuvre de Nicolas Lhuillier d’inspiration antique, dont le caisson central représente un magnifique soleil.
Plafond à caissons, Salle à manger du comte d’Artois, château de Maisons
Pièce également exceptionnelle de Nicolas Lhuillier, la cheminée de cette salle à manger qui fut la résultante d’un travail de finesse et de symboles.
Cheminée, Salle à manger du comte d’Artois, château de Maisons
Pour suivre la modernité, une salle des jeux est nécessaire au sein du château, elle est bâtie aux rez-de-chaussée et peut servir de salle à manger.
Salle de stuc, château de Maisons
Par ailleurs, le Comte d’Artois fait réaliser nombre de modifications et d’embellissement des jardins. Il aura dépensé plus de 600 000 livres à la restauration de sa demeure de plaisance une somme immense à la veille de la Révolution.
Maisons de la Révolution au Maréchal Lannes
Le 17 juillet 1789, le Comte d’Artois quitte Versailles et la France. Quelques années plus tard, l’Assemblée décide de mettre sous séquestre les biens de la famille royale, dont le château de Maisons, le 8 avril 1792. Le mois suivant un inventaire est réalisé … Alors que le mobilier et les effets présents dans le château sont vendus, les grilles de fer forgé du vestibule sont retirées pour être emmenées au musée du Louvre où l’on peut toujours les voir (entrée de la galerie d’apollon).
Sous le Directoire, en 1797, le château est mis en vente. Il sera acquis le 2 décembre 1797 par le citoyen Jean Lanchère de La Glandière, l’ancien maître des postes de Paris et de Versailles.
Si le nouveau propriétaire séjourne dans les anciens communs, il n’utilise pas le château qui reste vidé de ses meubles, sans n’en avoir rien transformé.
Le 18 octobre 1804, Jean Lanchère vend le domaine de Maisons au Maréchal Lannes pour 450 000 francs.
Portrait du Maréchal Lannes, château de Maisons
Né le 10 avril 1769 à Lectoure dans le Gers, Jean Lannes est un fils d’agriculteur. Sa carrière débute en 1792 lorsqu’il s’engage dans les armées de la République. Par ses compétences, il gravit les échelons jusqu’à servir aux côtés du Général Bonaparte, futur Empereur Napoléon Ier. Général de division, ambassadeur au Portugal, Maréchal d’Empire, il sera surtout l’un des proches compagnons et ami de Napoléon Bonaparte.
Ainsi donc, le Maréchal acquiert le domaine, c’est-à-dire le château, les écuries, la maison du portier, le réservoir, le moulin, …
Inhabité depuis le départ du Comte d’Artois en 1789, le château n’est plus meublé et une partie de l’aile droite était en chantier en 1789. De fait, Lannes va concentrer ses efforts sur cette partie, en offrant notamment des parquets sur les sols découverts.
Il faut loger la famille composée de trois enfants en 1804. De fait, les chambre seront réattribuées. Du mobilier sera acquis pour mobilier avec style empire l’ensemble du château. Il en reste un fabuleux témoignage : la chambre du Maréchal.
Chambre du Maréchal, château de Maisons
Le 18 mars 1808, le Maréchal est fait Duc de Montebello en souvenir de son rôle lors de la victoire de Montebello de la première campagne d’Italie.
Maréchal combatif et exemplaire de l’armée, il décède le 31 mai après avoir eu les genoux explosés par un boulet durant la bataille d’Essling, lors de la campagne d’Autriche de 1809.
Buste de Jean Lannes, chambre du Maréchal, château de Maisons
L’exploitation de la terre et du domaine fut bien organisée par le Maréchal. De fait, la duchesse conservera le domaine quelques années. Elle aura le plaisir d’y recevoir l’Empereur Napoléon Ier et l’Impératrice Marie-Louise, dont elle était dame d’honneur.
Le destin s’assombrit en 1814 à la chute de l’Empire. La ville est occupée par les Prussiens et le Maréchal Blücher occupe le château. À cette période, le château est pillé deux fois, provoquant un désastre pour le riche mobilier acquis par le Maréchal. La Restauration laisse la duchesse d’Empire sur le bord du chemin, comme cette noblesse d’un régime écroulé, elle n’aura plus de privilège et le domaine devient difficile à entretenir, il sera donc vendu à Jacques Laffitte, un ami de la Duchesse.
Banquette, chambre du Maréchal, château de Maisons
Maisons, de Jacques Laffitte à notre époque
Né en 1767 à Bayonne, Jacques Laffitte est le fils d’un charpentier. Après avoir exercé le métier de son père, il cherche un autre horizon et entre au service d’un banquier-négociant de Bayonne. En 1788, il entre à la banque suisse Perrégaux et parvient à soustraire les documents des comptes des immigrés lors de la fouille par le Comité de Salut Public. Jacques devient son successeur et il fait de la banque, l’un des puissantes de l’époque. Outre les millions de Napoléon, il accueille dans ses coffres l’argent de Louis XVIII et de Louis-Philippe Ier.
Chambre des captifs, château de Maisons
Sa réussite est telle qu’il doit se trouver un lieu de résidence digne de sa personne, le château de Maisons est parfait. Laffitte l’acquiert pour 1 050 000 France à la Duchesse de Montebello.
Chambre de Jacques Laffitte, château de Maisons
Il acquiert divers hôtels particuliers pour se loger et loger sa banque et ses services administratifs.
Homme politique engagé, il est chef de file des libéraux qui préparent la Révolution de Juillet.
A la suite d’une crise économique en 1827, la banque Laffitte est en difficultés … Alors qu’il est ministre, le Gouvernement de l’époque lui apporte son aide, il doit tout de même vendre une partie de ses biens … Il sera sauvé par un projet immobilier d’envergues à Maisons. Il décède le 26 mai 1844, à Paris.
Les héritiers de Jacques Laffitte vendent le domaine en 1850. Il est acquis par Charles-Xavier Thomas de Colmar.
Colmar souhait respecter le lieu mais va tout de même ajouter une touche de richesse au mobilier, il aura pour ambition de bonifier son château. On peut citer comme exemple le remplacement d’un tableau d’Hercule par une copie du portrait de Louis XIV, par Hyacinthe Rigaud, sur la cheminée de l’antichambre du Roi. Thomas de Colmar décède en 1870, après avoir laissé une empreinte positive sur le domaine.
Antichambre du Roi, château de Maisons
En 1877, Wilhelm Tilmanovitch Grommé acquiert le château pour 800 000 francs. Il décide de séparer une partie du petit parc pour en faire un lotissement. Dans une optique immobilière, le parc est revu et les pavillons d’entrée sont purement et simplement démolis. Le château se trouve dès lors enserré dans la ville … pour tout de même séparer le château il fait ajouter la grille et le portail.
Grille et portail, château de Maisons
Malgré tout, le château reste habité et entretenu tout au long de l’année, il y reçoit nombre de ses amis. Lorsque Grommé décède en 1900 et lègue le château à Viipuri, une ville finlandaise.
Viipuri revend ses droits au château aux héritiers de Grommé, qui vont eux-mêmes revendre le domaine à Joseph Simondet qui souhaite démolir le château pour y faire un grand lotissement …
Les projets pour le domaine sont connus par le grand public qui s’indigne et s’insurge en créant une association de défense du domaine. Des hommes politique, ainsi que la presse de l’époque, relaye ce grand scandale … un arrêté provisoire d’interdiction de démolition est pris fin 1904 et l’État acquiert le château pour 200 000 francs le 12 janvier 1905. Si l’État sauve le château et un parc réduit, il ne peut rien faire quant à la construction de lotissements tout autour du minuscule domaine.
En 1909, la société des amis du château est créée et en 1912, le château est en partie ouvert à la faveur d’un musée. Depuis 1912, les restaurations n’ont cessé pour rendre sa superbe à la maison de René de Longueil tout en laissant trace de l’occupation de ses suivants propriétaires.