Nicolas II : le dernier Empereur de Russie

Nicolas II, héritier de la Maison Romanov :

La dynastie des Romanov est une Maison dont l’histoire est passionnante. Cette dynastie arrive au pouvoir le 21 février 1613 par l’élection de Michel Ier comme Tsar.

Tsar est la traduction slave du mot latin caesar qui désigne l’illustre Jules César. La dynastie Romanov offre à la Russie nombre de souverains qui laisseront une forte empreinte comme Pierre le grand qui fonde la ville de Saint-Pétersbourg ou Catherine II qui règne durant 32 ans à la suite de son mari le brutal Pierre III.

N’oublions pas non plus Alexandre Ier qui accèdera au pouvoir au moment même où Napoléon est sacré Empereur des Français, il sera un temps son allié mais l’Histoire se souviendra surtout du farouche adversaire de Napoléon qu’il finira par vaincre en exposant son pays en 1812 mais également en faisant partie des alliés qui détrôneront l’Empereur à la récente dynastie.

Les Romanov seront les maitres de la Russie durant plus de trois siècles jusqu’à l’abdication de Nicolas II à la suite de la Révolution de 1917.

Nicolas II monte sur le trône de Russie

Nicolas Alexandrovitch Romanov naquit le 6 mai 1868 au Palais Catherine à proximité de Saint-Pétersbourg. Il est l’aîné d’une fratrie de 5 enfants. Si les Romanov sont une dynastie flamboyante, les enfants sont élevés à la dure : lits de camp et icônes sont le mobilier de la chambre du futur empereur. Alors que le futur Nicolas II assiste à l’agonie de son grand-père Alexandre II, son père Alexandre III monte sur le trône, il devient donc prince héritier (tsarévitch) de Russie.

Alexandre III reçoit les anciens du village, Ilya Répine, 1885

Ce prince mesure 1,73 m, il est d’un caractère très sérieux et des plus réservé. Ses talents de danseurs et de cavalier sont reconnus mais il n’a que peu de goût pour la politique.

Suivant les cours de sciences économiques et politique, il deviendra Colonel de la Garde Impériale ce qui le ravira mais en rien son père ne lui apprendra le gouvernement politique, il fera de son fils la vitrine de la Russie pour les Cours Européenne.

Les années 1890 voient la santé d’Alexandre III faiblir. Ainsi, l’Empereur fatigué donnera son consentement pour le mariage du tsarévitch avec la princesse dont il est épris : Alix de Hesse-Darmstadt, bien qu’Alexandre III aurait souhaité qu’il épouse Hélène d’Orléans afin de resserrer l’alliance franco-russe. Le 1er novembre 1894 Alexandre III s’éteint, peu avant de mourir il dira à son fils : « Manifeste ta propre volonté, ne laisse pas les autres oublier qui tu es. »

Le 26 mai 1896, Nicolas est sacré empereur et autocrate de toutes les Russies par la Grâce de Dieu, à Moscou selon le rite orthodoxe.

Nicolas II gouverne

Nicolas II a 28 ans au moment de son sacre. Homme fidèle à la tradition Russe, il est autocrate, c’est-à-dire souverain absolue de la Russie, un principe qu’il va rapidement réaffirmer malgré son admiration par la monarchie parlementaire anglaise.

Procession religieuse dans la province de Kourk, Ilya Répine, 1883

Le XXème siècle s’annonçant, Nicolas II est partisan d’une forte politique de développement afin de faire de la Russie la plus grande puissance européenne. Cette politique, bien que nécessaire, est mise en œuvre en oubliant une composante essentielle : le peuple. Si la noblesse et la haute bourgeoisie profitent de cette politique, la majeure partie de la population s’appauvrie toujours un peu plus. Ce peuple est le grand oublié des réformes capitalistes de la Russie comme celle du Transsibérien, une réussite.

Parmi les grandes considérations de Nicolas II, la paix reste la plus importante. En effet, s’il réarme l’armée russe afin d’être préparé à une éventuelle défense contre l’Allemagne ou le Japon, il est peu enclin à faire la guerre. L’alliance avec la France signée en 1893 doit être renforcée et Nicolas II s’y emploie en visitant souventes fois la France.

En 1905, la guerre oppose la Russie et le Japon pour la domination des pays asiatiques.

En marge de cette guerre, une révolution éclate en Russie. L’évolution économique n’est pas au goût d’une majeure partie de la Russie et le pays vient se dresser contre les mesures autoritaires de l’Empereur … A la suite de la journée du 17 octobre 1905, dans le manifeste du 17 octobre, Nicolas II accorde au peuple : les libertés de culte, de parole, de réunion et d’association ainsi qu’une amnistie pour les crimes commis pendant cette « révolution ». Au niveau politique, l’autocratie russe vole en éclat : Nicolas II consent à la formation de la Douma d’Empire partageant le pouvoir de l’Empereur avec une Chambre d’élus du peuple, aucune loi ne pourra donc entrer en vigueur sans le consentement de cette Chambre. En avril 1906 sont promulguées les Loi fondamentales réaffirmant l’autorité de Nicolas II sur le pouvoir exécutif mais également sur l’armée mais la Douma a tout de même le pouvoir de faire objection aux Lois et au Réformes.

Les actes terroristes se multiplient dans le pays à faveur que des socialistes et des rouges entrent de plus en plus nombreux à la Douma.

Stolypine est nommé président du conseil des ministres par l’Empereur. De part des mesures libérales il tentera de mettre sur pied une véritable réforme agricole afin de créer une classe moyenne mais sera assassiné en 1911 par un militant socialiste.

Les troubles sont de plus en plus manifestes alors que Lénine apparaît dans le paysage et que la crise des Balkans enfonce le conflit entre la Russie et l’Autriche-Hongrie.

Le 28 juin 1914 a lieu l’attention de Sarajevo où l’hérité de l’Empire austro-hongrois est assassiné. Un mois plus tard, la Russie mobilise des troupes afin d’entrer en guerre le 2 août 1914. Cette guerre montre le souverain comme un chef ayant retrouvé sa place et c’est avec l’aval du peuple et des partis politique que Nicolas II entre dans le conflit avec pour alliés la France et le Royaume-Uni.

14 millions de russes sont dès lors mobilisés mais l’armée Russe est faiblement pourvue en arme et manque de modernité … de succès en échecs, l’armée recule en abandonnant la Pologne, la Lituanie et la Lituanie. Le Grand-Duc Nicolas sera démis de ses fonctions militaires. Peu importe, les faibles capacités industrielles Russes se font sentir dans cette guerre ou l’armement est primordial. Malgré tout, forte en nombre, l’armée russe réussit à démettre l’armée Autrichienne qui est à bout de souffle et les Russes se préparent à entrer en Hongrie.

Les succès de l’armée ne sont pas ceux de l’intérieur du pays. Le commerce avec les Empires maintenant ennemis permettait à la Russie de posséder les ressources nécessaires ce qui n’est plus le cas et la population va devoir se débrouiller elle-même.

A ce moment les bolcheviks lancent des appels à l’armée de renverser le gouvernement et le souverain.

La fin de l’empire et de Nicolas II

1917 est l’année de la fin. Le peuple manque de pain, de farine mais également de combustible pour le feu. Les émeutes se multiplient, le 25 février 1917 Nicolas II ordonne de faire cesser les mouvements contestataires par la force mais la garnison de Saint-Pétersbourg passe du côté des révolutionnaires … Pire encore, l’État-Major demande à Nicolas II d’abdiquer. Fatigué de se battre et des multiples défections et ou trahisons, l’empereur Nicolas II abdique en faveur de son frère le Grand-duc Michel, qui refusera la couronne le lendemain.

L’Empereur est arrêté par le Gouvernement provisoire, il rejoindra sa famille au Palais Alexandre de Saint-Pétersbourg. La famille Impériale veut s’exiler en Crimée ou en Angleterre mais le Gouvernement veut juger l’ancien souverain afin d’offrir un spectacle au peuple.

Alors que les conditions de détentions de la famille se durcissent, les bolcheviks les envoient ailleurs comme pour faire tenter de les oublier face à une opinion publique très divisée.

Lénine va faire des Romanov de véritables prisonniers qui seront sous le contrôle des Gardes Rouge, il pense à les exécuter. LA situation de la Russie bolchévique est mauvaise, la famille impériale est donc envoyée à Ekaterinbourg.

Le 16 juillet 1918, il est demandé à la famille impériale de se préparer pour un changement de domicile, c’est au sous-sol que furent donc assassinés les membres de la Maison Romanov lors de cette terrible nuit.

Nicolas II

Nicolas II, Ilya Répine, 1896