Notre-Dame de Paris : Puissant vaisseau de pierre

Le 15 avril 2019, c’est l’effroi. La Cathédrale Notre Dame de Paris est la proie des flammes. Alors vêtue d‘un échafaudage, la Cathédrale est la victime impuissante d’un incendie qui restera dans les mémoires. Le feu ne semble pas pouvoir être maîtrisé et, à 19h50, la flèche de la cathédrale s’effondre emportant avec elle une partie des voûtes de la vieille dame. Vers 4 heures du matin, le 16 avril, l’incendie est partiellement éteint et maîtrisé.

Parallèlement, au début de l’incendie des équipes de pompiers accède à l’édifice et peuvent secourir un certain nombre des œuvres d’art de la Cathédrale.

Durant cet incendie, la surprise est de voire nombre de fidèles catholiques prier pour Notre-Dame de France.

Mais plus qu’un vaisseau de pierre, Notre-Dame est avant tout une histoire humaine, celles de bâtisseurs, un pan de l’histoire de paris et un témoignage de celle de France.

Une grande histoire de volonté, ….

Clovis, Roi des Francs, décide de faire de l’ancienne Lutèce la capitale de son Royaume, il y trouvera la mort en 511. Il y sera donc bâti une cathédrale dédiée à Saint Étienne, dont des vestiges ont été retrouvés sur le parvis de Notre-Dame.

Les croisades et les pèlerinages font de l’île de la Cité un passage logique et sûr pour franchir la Seine. Ce faisant, l’activité commerciale de Paris n’en sera que plus importante.

Maurice de Sully devient évêque de Paris, le 12 octobre 1160. Son idée principale, et peut-être également son fardeau, sera cette volonté de construire une nouvelle cathédrale pour la capitale. L’évêque veut un édifice plus vaste que l’ancienne cathédrale romane. Le Roi Louis VII offrira lui-même 200 livres pour les travaux de construction.

La légende veut que le Pape Alexandre III aurait posé la première pierre en présence en Louis VII en avril 1163.

… de bâtisseurs, …

La première phase des travaux aboutit en 1177 avec l’achèvement du cœur, viendront ensuite les travées de la nef puis, en 1208, la pose de la façade. Nombre de corporations furent utilisées à cette construction aussi périlleuse que coûteuse.

Maurice de Sully ne verra jamais « sa » cathédrale terminée, elle le sera en grande partie sous son successeur Odon de Sully, devenu évêque en 1197, qui sera aussi déterminé que lui a poursuivre la cathédrale.

Par la suite, à partir de 1225, les fenêtres hautes seront agrandies à toutes fins de donner plus de lumière. De nouveaux arcs-boutants seront ajoutés pour permettre l’évacuation de l’eau de pluie.

… d’aménagements, …

Le style gothique étant démodé, au XVème siècle, des aménagements sont effectués concernant la statuaire, de tapisseries, dans un style baroque assez surchargé.

Louis XIV fera réaliser des travaux de décoration des cœurs et y fera installer un nouveau maître hôtel ainsi que sa représentation et celle de son père agenouillé autour de l’hôtel symbole du droit divin mais également de la piété des deux monarques.

… de tourmente, de renaissance …

Pendant la Révolution, la Cathédrale devient la possession de l’État. Les têtes de la galerie des Rois de la façade sont toutes décapitées car étant jugées symboliques de la monarchie française. En 1793, la Cathédrale devient un « Temple du Culte de la Raison », elle sera par la suite transformée en entrepôt … jusqu’à la signature du Concordat le 18 avril 1802.

Notre-Dame retrouve ses lettres de noblesses le 2 décembre 1804 avec le sacre de l’Empereur Napoléon Ier.

Quelques décennies plus tard, la cathédrale est dans un tel état que sa destruction est envisagée mais c’était sans compter Victor Hugo qui la dresse en héroïne dans son roman « Notre-Dame de Paris ».

« Sans doute, c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument. »

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (1831).

L’Assemblée votera une aide financière insuffisante mais qui permettra que débute les travails ouverts par les architectes Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc qui plus que des restaurateurs vont devoir recréer une grande partie de l’ornementation de la Cathédrale et lui donnèrent l’aspect qu’on lui a connu jusqu’à la vieille de ce grand incendie …

… et d’avenir.

A l’heure actuelle, après l’incendie, les équipes de spécialistes mobilisés à la Cathédrale consolident la vieille dame et lui enlève l’échafaudage, un travail long et difficile … dans l’attente de découvrir les projets de restauration et/ou de reconstruction, Notre-Dame se voit amputée de sa flèche et de ses hordes de visiteurs qui viennent admirer sa beauté.

Nous pouvons saluer les équipes qui sauvèrent Notre-Dame, lors de cette affreuse nuit, ainsi que tous ceux qui dans le futur participeront à sa résurrection.