Le cloître
Le mot cloître est un dérivé du latin claustrum qui signifie barrière ou lieu clos. On retrouvera au IXème siècle, le terme cloistrequi signifie portique couvert à l’intérieur d’un couvent.
Le cloître c’est avant tout une architecture bien établie qui tire son origine dans celle de la cour intérieure de la domus (villa romaine). Attardons-nous un peu sur la forme du cloître : il est un carré. Ce carré symbolise l’Homme dans toutes ses dimensions : physique, intellectuelle, relationnelle et spirituelle. Ce cloître permet donc de relier le monde des Hommes et celui du sacré.
En général, le cloître donne accès à la salle capitulaire, à la sacristie, au réfectoire … et il est accolé à la cathédrale pour former un groupe épiscopal. Dans le cas des abbayes, l’on trouve deux cloîtres, l’un ayant les mêmes fonctions que celui de la cathédrale et l’autre proche de la bibliothèque de l’infirmerie et du cimetière ainsi que le logement et le bureau de l’abbé.
Le style du cloître va évoluer avec le temps et les styles architecturaux, le roman, le gothique, … jusqu’à une élévation plus moderne bien que conservant son aspect primitif carré.
Le cloître héberge en son centre un jardin : à l’extérieur du cloitre l’on trouve la société des hommes, dans le cloître l’on trouve un clergé qui s’occupe de ce coin de paradis protégé des Hommes.
Les origines du cloître de la Psalette
Première mention du cloître est faite au cours du VIème siècle par Grégoire de Tours, l’emplacement ne serait pas celui que l’on connait mais l’on sait, cependant, qu’il se serait composé d’un réfectoire, d’un dortoir et d’un portique (galerie couverte de voûtes soutenues par des colonnes ou des piliers).
Le cloître que l’on connait actuellement est bâti à partir su XVème siècle. La cathédrale Saint-Gatien est en pleine élévation mais les finances viendront à manquer. En 1451, la situation évolue : le Pape Nicolas V vient « au secours » de la cathédrale en apportant une partie de l’argent manquant pour poursuivre la construction de la cathédrale et la rénovation du cloître.
Cathédrale Saint-Gatien de Tours
La psalette est un terme qui désigne une école de chant attaché à la cathédrale au moyen-âge ou à la renaissance où les jeunes hommes reçoivent une formation.
Sous la Révolution, la cathédrale et le cloître sont vandalisés. Le 31 juillet 1802, le cloître est vendu à Charles Cuyot, c’est à cette époque que va être abattue la Salle Capitulaire et les bâtiments attenant laissant un espace vide dans la galerie occidentale. Fort heureusement, en 1824, le chapitre reprend possession du cloître lui évitant une destruction plus que probable. Des travaux de percement du cloître pour y laisser passer une rue sont préparés sans toutefois être exécutés.
Un ensemble architectural
L’aile occidentale semble avoir était bâtie entre 1459 et 1484. Cette partie importante du cloître comprend deux niveaux : la galerie ouverte au rez-de-chaussée et la librairie au premier étage. La librairie a pour vocation d’accueillir l’ensemble des manuscrits du chapitre de Tours, cette collection semble avoir été riche et c’est ainsi que la salle est faire d’une riche architecture composée de sept travées ayant toutes des clefs de voûtes finement sculptées.
Librairie du cloître
Bien qu’aujourd’hui disparut, l’on trouvait au fond de cette salle un passage vers la tour nord de la cathédrale.
Aile occidentale, cloître de la Psalette, Tours
Cette aile comprend un espace vide où se dressait autrefois une petite salle capitulaire ainsi qu’au premier étage une autre salle voûtée.
Le XVIème siècle voit l’achèvement de la galerie nord. Faite d’un gothique flamboyant, le registre classique y est développé dans un ensemble léger et assez élégant. On y retrouve deux portes : l’une menait à la psalette et l’autre à la résidence du maître du chœur de la cathédrale.
Galerie nord, cloître de la Psalette
L’on découvre sur la dernière travée de la galerie nord les restes d’une fresque du XVIIème siècle représentant la fuite en Égypte. Au bout de cette galerie, l’on peut observer une petite chapelle de la renaissance avec son plafond à caisson polychrome et les vitraux de Max Ingrand de 1948.
La galerie occidentale de Saint-Martin a été reconstruite dans les années 1508 à 1518, d’un style assez moderne pour l’époque d’un retour à l’antique et ouvrant par neuf arcades sur le jardin.
Galeries nord et de Saint-Martin, cloître de la Psalette
A la croisée des galeries nord et occidentales, l’escalier en vis dessert le premier étage. Escalier de son époque, il n’est pas sans rappeler l’aile François Ier du château de Blois. Colonne torsadée et plafond richement orné pour l’intérieur de cette tour escalier.
L’extérieur est plus sombre mais travaillé élégamment.
Escalier en vis, cloître de la Psalette
L’on accède par cet escalier à la terrasse sur la galerie occidentale et sa vue magnifique sur la cathédrale ainsi que vers un passage nous menant au scriptorium et à la librairie.
Cette visite hors du temps nous permet d’appréhender l’histoire architectural d’une époque où le Val de Loire est une des provinces les plus importantes du Royaume de France.