Baptistère de Nevers

La cathédrale Saint Cyr et sainte Julitte de Nevers sera la cible accidentelle des bombes des alliés dans la nuit du 15 au 16 août 1944. Les voûtes du chœur gothique s'effondre, les vitraux sont soufflés, le sol et le sous-sol sont accidenté. En 1946, la reconstruction peut démarrer. Avant cela, des fouilles archéologiques vont être menées et elles vont permettre une découverte exceptionnel : les vestiges d'un baptistère paléochrétien.

Tour Bohier, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Tour Bohier, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Un Baptistère à Nevers

Le 13 juin 313, l’Empereur Constantin promulgue l’Édit de Milan qui affirme et impose la liberté de culte au sein de l’Empire Romain. L’Édit va permettre l’arrêt des persécutions commises contre les chrétiens et, par voie de conséquence, la possible propagation du culte chrétien qui était alors minoritaire.
Un premier diocèse et crée à Nevers au cours du VIème siècle. A l’emplacement d’un temple païen, dédié au culte de Janus, va être bâti le premier monument chrétien sur le territoire. Devant cette cathédrale primitive du VIème siècle se trouvait le baptistère.  
A l’origine, le baptême est donné dans une rivière, un fleuve ou même dans la mer, comme ce sera le cas pour le Christ qui fût baptisé dans le Jourdain par Jean le Baptiste. Le temps passant, l’on se met à bâtir des bâtiment ayant pour usage unique du baptême célébré pendant les fêtes de Pâques ou de la Pentecôte.
Dans la foi chrétienne, la baptême est un sacrement dès plus important car il permet de purifier le fidèle et de le faire renaître.

Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

L’Évêque offre le baptême dans la baptistère. L’individu voit sa tête « noyée » dans l’eau, le geste considéré comme brutal se verra modernisé. En effet, en 789, l’Empereur Charlemagne décide que les nouveau-nés ne sont plus immergés mais aspergés.
Au VIIIème siècle, la cathédrale et son baptistère ne sont plus en très bon état. Charlemagne aurait alors rêvé être poursuivi dans une forêt par un sanglier, qu’il aurait imploré le Ciel qui lui aurait envoyé un Enfant pour le protéger et qu’il serait parti sur le dos du sanglier. Véritable ou non la Légende renseigne sur le fait que l’Évêque de Nevers de l’époque, Jérôme, profite du songe du monarque en arguant que l’enfant était Saint Cyr qui l’implorait de restaurer la cathédrale … Charlemagne versa donc écu sonnant et trébuchant et l’ensemble fut rebâti : la cathédrale et le baptistère, qui fut modifié sur la hauteur du bassin, l’aménagement de canaux d’assainissement et sur la réfection des mosaïques.

Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Au cours du Xème siècle, le baptistère subit un incendie qui modifia encore son aspect. Aux XIème et XIIème siècle, des personnages sont inhumé au sein du vestibule du baptistère, ce qui fut interdit au VIème siècle, l’on peut donc supposer que le lieu était devenu obsolète à cette époque.
Le XIIIème siècle marque la fin du baptistère. En effet, à partir de 1211, on reconstruit la cathédrale dans le style gothique, le peu qui aurait pu subsister du baptistère est détruit à cette époque. Le baptistère est traversé de mur du XIIIème siècle reposant sur les vestiges du monument.

Description du Baptistère

Les baptistères encore existant sont fort peu nombreux en France, l’on peut citer le Baptistère Saint-Jean de Poitiers, qui bien que remanier offre une idée plus complète de ce type de lieu.
 
L’édifice du VIème siècle mesurait 14 mètres de long sur 12,60 mètre de large. L’aspect alvéolaire est remarquable, il offre une double croix : une en quatre-feuilles et l’autre rectangulaire. Cette architecture n’est pas sans rappeler celle d’un temple romain.
En son centre, il se trouvait une rotonde de 5,40 mètres de diamètre faite de huit colonnes toute faites de marbres, dont une en marbre blanc. Les chercheurs indiquent que les colonnes portaient une coupole recouverte, en son intérieur, de mosaïques dorées. La rotonde bien qu’en partie obstruée par la construction du XIIème siècle est assez visible.

Rotonde, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Rotonde, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

En son centre, se trouvait la piscine. Son socle octogonal affiche un diamètre de 2,50 mètres, 1,10 mètre par côtés sur une hauteur de 34 centimètres.

Socle de la piscine, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Socle de la piscine, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Il apparaît comme évident que la rotonde était ouverte par des fenêtres amenant la lumière du jour. Leur disposition et leur style semblent néanmoins très incertains.
Les rénovations carolingiennes vont apporter l’évacuation des eaux. La piscine est donc reliée à un puisard.

Puisard, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Puisard, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

L’entrée occidentale du monument est symbolisée par une base de colonne du XIème siècle et l’escalier de sept marches permettant d’accéder au sol remanié de l’époque carolingienne. A cette même époque, la piscine est remplacée par une cuve plus petite, moins profonde qui devait ressembler aux fonds baptismaux médiévaux.

Entrée occidentale et escalier, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

Entrée occidentale et escalier, Baptistère, Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers

De passage au sein de Nevers, la visite de la cathédrale est un incontournable. La visite du baptistère nous permet de remonter les siècles dans l’histoire de Nevers, je ne saurais jamais assez vous conseiller la visite.

Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte, Nevers